Pour en finir avec le racisme : le socialisme !

Le racisme n’est pas une attitude naturelle à l’homme, ni une question morale ; c’est avant tout une question d’économie et d’idéologie. Inhérent au système capitaliste, levier majeur pour l’exploitation et l’oppression de la classe ouvrière, le racisme ne peut réellement être détruit que par le renversement de son agent et support, le capitalisme.

Article paru dans l’Egalité n°117

Quand les travailleurs s’unissent contre un patron ou un projet gouvernemental, le racisme tend à s’atténuer, voire à disparaître. Et ce, non pas parce que la lutte permet de comprendre que le racisme est « mal moralement », mais parce qu’il y a alors une convergence d’intérêts qui apparaît concrètement et fortement entre travailleurs français et immigrés. Chacun voit alors qu’ils luttent contre un même oppresseur, avec la même volonté de défendre ses conditions de travail et de vie ; ce qui aboutit au sentiment d’appartenir à un même groupe, à une même classe sociale.

Et l’unité des travailleurs, les capitalistes n’en veulent pas, conscients du danger que constitue la classe ouvrière pour leur domination et leurs profits. Le racisme est donc un élément privilégié pour la diviser. En ce sens c’est un élément fondateur de l’Etat capitaliste : « il n’y a pas de capitalisme sans racisme », disait Malcom X. Pour voir disparaître cette division, il faut donc renverser ce système en établissant une société égalitaire, une société socialiste.

Dans un tel système, l’économie ne sera plus gérée pour les profits d’une minorité mais selon les intérêts de la majorité de la population. Les inégalités sociales s’effaceront progressivement. La société ne sera plus divisée en deux camps : ceux qui possèdent et ceux qui n’ont que leur force de travail pour survivre. Au contraire chaque usine, chaque service, sera géré collectivement et démocratiquement par des assemblées de travailleurs, réunissant producteurs et usagers.

Le but ne sera plus la rentabilité et le profit mais la réponse aux besoins de tous. Et de fait l’exploitation n’aura plus lieu d’être. Il n’ y aura plus mise en concurrence des travailleurs par une surenchère sur les bas salaires ou par une diminution des droits et des acquis. Plus de mesure comme la directive Bolkestein, plus de chantage aux délocalisations ou au chômage. Il n’y aura plus d’exploitation d’un ouvrier immigré ou étranger pour menacer les acquis et les conditions de vie d’une partie des travailleurs. Ainsi le chômage disparaîtra car le travail sera réparti équitablement sans que cela n’abaisse les salaires qui seront à la hauteur des besoins et des attentes.

L’élément de division disparaîtra et de fait une des bases matérielles du racisme sera alors effacée.

De même par l’établissement de l’égalité sociale, les jeunes et les travailleurs feront voler en éclats tout l’arsenal juridique de la division capitaliste, et notamment l’outil de ségrégation qu’est la nationalité. Car même si les nationalités différentes demeureront pendant un temps, tous les jeunes et les travailleurs auront les mêmes droits sous le socialisme.

La révolte sociale des jeunes de banlieue fin 2005 était une expression de l’inégalité de droits, justifiée par les idéologues et instaurée par les lois de l’Etat bourgeois. Seule la société socialiste peut répondre à leurs demandes car elle repose sur un arrêt de l’inégalité, de l’infériorisation d’une partie des jeunes et des travailleurs grâce à une justice qui n’est plus au service des intérêts des patrons et des bourgeois.

Egalité sociale et égalité des droits seront les bases matérielles pour la disparition progressive du racisme. Et ceci, seule une société socialiste, seule une société qui a décidé d’en finir avec l’exploitation et l’oppression, peut le mettre en place.

Par Lise De Luca & Geneviève Favre