Contre la mondialisation capitaliste : Unifier les luttes des jeunes et des travailleurs

Jusqu’à maintenant en France, le lien entre le mouvement contre la mondialisation et la classe ouvrière et le mouvement social ne s’est pas réalisé. Cela s’était particulièrement vu en 2000 à Nice : manifestation syndicale le premier jour de 80.000 personnes, manifestation associative et antimondialiste de 5.000 le second, comme à Bruxelles en décembre 2001.

Article paru dans l’Egalité n°101

D’un côté, la classe ouvrière ne doit pas s’abstenir d’intervenir sur ce terrain qui la concerne en premier lieu : la mondialisation capitaliste n’entraîne pas uniquement des ravages dans les pays dominés de l’hémisphère sud. Les coupes budgétaires, la casse des services publics comme celui de la Santé ou de l’Education nationale, la casse des acquis tels que les retraites ou la Sécu, les licenciements et fermetures de sites pour cause de délocalisation, en bref la détérioration continue de nos conditions de vie et de travail est liée à la mondialisation capitaliste. Ainsi, les luttes sociales, les luttes quotidiennes de la classe ouvrière ont un rapport très étroit avec l’antimondialisation.

De l’autre côté, en France les antimondialistes actuels, essentiellement la jeunesse et les milieux intellectuels, ne peuvent s’isoler de la classe ouvrière sans risquer de scléroser le mouvement et de tourner en rond dans des débats stériles. En France comme ailleurs, seule la classe ouvrière, alliée avec la paysannerie des pays sous-développés, a le pouvoir de s’opposer au capitalisme et à la mondialisation, car c’est elle qui crée les richesses et les profits patronaux. C’est elle qui est capable d’arrêter la production de ces richesses et de ces profits, et donc pour le moins de faire pression sur le patronat et ses institutions internationales que sont le FMI, l’OCDE, la Banque mondiale et l’ONU.

Malheureusement, dans beaucoup de pays, en particulier en France, d’une part les directions syndicales ne sont pas réellement lancées dans la bataille, d’autre part les associations comme ATTAC n’ont pas cherché à faire le lien avec la classe ouvrière et ses luttes quotidiennes.

En Italie, depuis les manifestations de Gènes contre le G8, et en Espagne depuis les manifestations contre le sommet Européen de Séville, ce lien a été fait. Il a permis de faire des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes ainsi que des grèves générales. Et lorsque la guerre contre l’Irak s’est produite il a mis en difficulté les gouvernements de ces pays qui soutenaient les USA en étant à la tête du mouvement au niveau international. Prochainement le gouvernement d’Aznar, et peut-être celui de Berlusconi, seront heureusement des victimes de cette sale guerre impérialiste et des politiques antisociales.

Par Yann Venier