Le 17 février, le parlement néerlandais a voté une loi prévoyant d’expulser 26 000 demandeurs d’asile. Cette loi fait de la politique d’immigration des Pays-Bas la plus dure de l’Union Européenne, où pourtant les mesures racistes se renforcent partout.
Article paru dans l’Egalité n°106
Alors qu’en 1999, 9 000 demandeurs d’asiles se sont vus accorder le statut de réfugiés, seulement 219 (soit 0,6% des demandes) l’ont obtenu en 2001. La ministre des Affaires étrangères et de l’immigration, Rita Verdonk, prétend que cette mesure est humaine, au prétexte qu’il n’y aura pas de familles séparées, que le gouvernement paiera les billets et frais de retour des expulsés. Autrement dit, c’est par familles entières que les réfugiés seront expulsés, après des années de vie aux Pays-Bas pendant lesquelles ils y auront travaillé et que leurs enfants y auront été scolarisés.
Le gouvernement de coalition dirigé par les chrétiens-démocrates veut faire des immigrés des boucs émissaires de la crise économique qui frappe aussi les Pays-Bas, avec son cortège de licenciements et de coupes budgétaires. S’appuyant sur les pires préjugés, il met en application la politique raciste portée par le parti de Pim Fortuyn, le défunt leader populiste, arrivé en seconde position lors des élections de 2002. Au parlement l’opposition de gauche a voté contre cette loi, mais il ne faut pas oublier que les sociaux-démocrates, dans le précédent gouvernement de coalition, avaient des projets similaires en matière d’immigration.
Nos camarades d’Offensief, la section néerlandaise du CIO, mènent campagne contre cette loi. Ils préparent activement la grande manifestation nationale du 10 avril contre les déportations programmées par le gouvernement.
C’est le gouvernement qu’il faut virer, pas les immigrés !
En Suède, le gouvernement social-démocrate met en place des » mesures transitoires » contre les immigrés, en particulier les travailleurs venus d’Europe de l’Est. Sous couvert de lutter contre l’exploitation des travailleurs étrangers, ce sont en fait ces derniers qui sont arrêtés, privés de leur maigre salaire, alors que leurs employeurs véreux sont rarement inquiétés. Ces mesures visent à écarter les étrangers des aides sociales, en particulier pour les allocations familiales et les aides au logement. Nos camarades de Rättvisepartiet Socialisterna s’opposent à ces mesures discriminatoires et illégales, et appellent à la solidarité et à la lutte commune des travailleurs suédois et étrangers.
Par Pascal Grimbert