Les cas de lycéens sans papiers sont de plus en plus connus. Et comme nous l’avions expliqué dans l’Egalité n°116, des luttes ont lieu pour les défendre. Il est urgent de s’organiser avant que de nouvelles expulsions n’arrivent.
Article paru dans l’Egalité 118
Les derniers cas connus ont montré qu’il était possible d’empêcher les expulsions avec une lutte collective et déterminée. L’exemple de Guy Effeye, lycéen camerounais d’un lycée d’Epinay sur Seine montre la voie. Dès que ses camarades ont été au courant de sa situation, ils se sont mobilisés en allant d’abord à la Préfecture, puis au Ministère de l’Intérieur, pour finir par bloquer le charter qui devait l’expulser. Là ils ont expliqué la situation aux passagers, leur demandant de ne pas attacher leur ceinture, et le commandant a ainsi refusé de décoller. Malgré l’intervention violente des forces de police les 400 lycéens n’ont pas renoncé.
L’arrêté d’expulsion a été annulé, et Guy Effeye peut donc continuer sa scolarité jusqu’au bac. La situation n’est cependant pas encore totalement réglée, puisqu’il risque encore d’être expulsé à la fin de sa terminale.
Dans ces situations, le plus dangereux est de rester isolé car on est à la merci d’une opération de contrôle et qu’on ne peut donc pas se défendre. C’est pourquoi il est important de créer des comités de défense des lycéens sans papiers. Ces comités doivent être organisés dans les lycées et dirigés par les lycéens eux-mêmes. Leur rôle doit être d’organiser la lutte concrètement. Ils doivent donc écrire des tracts pour informer de la situation de leurs camarades, faire des affiches, des pétitions… et aussi organiser des débats pour expliquer les difficultés rencontrées par les sans papiers. De tels comités doivent aussi s’adresser aux organisations syndicales pour soutenir et relayer la lutte parmi les travailleurs. Car une grève des lycéens et des travailleurs des lycées serait le meilleur moyen d’obtenir la régularisation des lycéens sans papiers.
Etant donné le contenu de la dernière loi Sarkozy (cf.p12), et de celles qui l’ont précédé, il est évident qu’on ne peut pas compter sur la voie légale pour trouver une solution pour ces lycéens et pour les sans papiers en général. Ce n’est que par une lutte déterminée et radicale que l’on pourra empêcher les expulsions et obtenir la régularisation avec carte de séjour de 10 ans. Le gouvernement essaie de nous diviser pour mieux faire passer ses attaques libérales, c’est donc tous ensemble, jeunes et travailleurs, français et immigrés qu’il faut lutter.
Nous lançons la campagne Résistance contre le capitalisme et le racisme, notamment pour organiser des actions de ce type. Elle est ouverte à tous ceux qui veulent lutter concrètement contre Villepin-Sarkozy et leur politique raciste. Si tu es sans papiers, que tu connais des lycéens sans papiers ou que tu veux créer un comité Résistance, contacte-nous ! Nous pouvons t’aider en t’envoyant du matériel (tracts, affiches…) ou en intervenant dans ton lycée pour informer et structurer la campagne.
Par par Nour-eddine et Virginie
