« On ne combat pas le racisme avec le racisme » [4 pages antiracisme 5/6]

Ces derniers temps, certains politiciens au service du capitalisme ont fait de grandes déclarations contre le racisme. Macron a dit qu’il serait « intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations ». Ce ne sont que des mots. La réalité, c’est que toute sa politique appauvrit la majorité de la population et renforce donc les inégalités dont le racisme se nourrit.

Cinquième partie du 4 pages consacré à l’antiracisme de juillet 2020

Dans l’histoire, ce qui a fait vraiment reculer le racisme, ce sont les luttes pour l’amélioration des conditions de vie de toutes et tous, dans le cadre d’un combat pour une société égalitaire.

Un exemple de lutte de masse aux États-Unis

Dans les années 1960 aux États-Unis le Mouvement pour les droits civiques réclamait à la fois l’égalité dans la loi et l’égalité économique. S’il a permis des avancées historiques, c’est parce que c’était un mouvement de masse et militant, mais aussi parce qu’il faisait le lien entre les revendications démocratiques et sociales. Dans plusieurs discours, Martin Luther King expliquait que pour lutter contre le racisme, il faut lutter contre les inégalités sociales. D’ailleurs, il avait prononcé son discours le plus célèbre lors de la Marche de Washington, qui s’appelait « la Marche pour l’emploi et la liberté ». Elle avait été préparée avec les syndicats. Lors d’un discours prononcé à une convention de la Southern Christian League à Atlanta, Géorgie, le 16 août 1967, il avait déclaré : « Pourquoi y a-t-il quarante millions de pauvres en Amérique ? […] Quand vous commencez à poser cette question, vous soulevez des questions à propos du système économique (…). Quand vous posez cette question, vous commencez à mettre en doute l’économie capitaliste (…). Le problème du racisme, le problème de l’exploitation économique et le problème de la guerre sont liés. »

La Marche pour l’Égalité de 1983

C’est le même chemin qu’ont suivi les organisateurs de la « Marche pour l’Égalité et contre le racisme », partie de Marseille en France en 1983. Dans un contexte de meurtres racistes, d’insultes dans les lieux publics, quelques jeunes des Minguettes à Vénissieux (près de Lyon) décident de s’adresser à la population toute entière en traversant la France pour dire leur volonté de mettre fin aux discriminations et aux injustices, et pas seulement celles basées sur le racisme.

Pour faire changer les choses, il faut se lever, s’organiser et lutter. La Marche et son objectif d’une société plus juste est toujours d’actualité. Il est possible de gagner quand on lutte. Des droits démocratiques, et des meilleurs conditions de vie pour toutes et tous, et en particulier les plus opprimés, ont été gagnées par des luttes massives et déterminées, toujours en lien étroit avec les travailleurs. C’est en s’unissant, travailleurs, jeunes, chômeurs, hommes ou femmes, quelles que soient nos cultures et nos origines, qu’on peut renverser ce système. Contre le racisme et pour l’égalité, c’est un mouvement d’ensemble qu’il faut, quelles que soient nos différences.

Bobby Seale

 Nous ne combattons pas le racisme par le racisme. Nous combattons le racisme par la solidarité. Nous ne combattons pas le capitalisme exploiteur avec le capitalisme noir. Nous luttons contre le capitalisme avec le socialisme. Et nous ne combattons pas l’impérialisme avec plus d’impérialisme. Nous luttons contre l’impérialisme avec l’internationalisme prolétarien. »

Bobby Seale, fondateur du Black Panther Party