Le 21 septembre, à l’appel des trois syndicats CGT, SUD et FO, avait lieu la première journée de grève nationale à La Poste contre le Contrat de Plan et la Loi de régulation des activités postales. Il s’agissait aussi pour les postiers de revendiquer en faveur d’une augmentation de leurs salaires, de meilleures conditions de travail et d’un service public de qualité.
Article paru dans l’Egalité n°110
La mobilisation n’a pas été à la hauteur des enjeux. Au total, avec des inégalités dans les services, c’est 15 à 20% du personnel qui était en grève. Cette faible participation s’explique surtout par de longues tergiversations entre les organisations syndicales à l’appel de cette journée. Au final, il ne restait que très peu de temps pour la préparer efficacement dans les bureaux. Ce n’est que partie remise. Les trois mêmes syndicats se sont engagés à poursuivre la campagne.
Pour l’instant, cette campagne semble prendre exclusivement la forme d’une proposition de débats publics entre l’Etat, les Régions, les Départements, La Poste, les organisations syndicales et les associations d’usagers. Vu que les intérêts de chaque participant sont divergents, il ne devrait pas en ressortir grand chose… sinon une perte de temps profitable au gouvernement et à la direction de La Poste.
Quelques soubresauts d’élus ont d’ailleurs pu être observés en certains endroits. En Creuse ou en Ardèche certains ont même menacé de démissionner. Chiche !
En attendant, en dehors des salons de discussion la mobilisation ne se construit pas. Aucune date d’une deuxième journée d’action n’est avancée. En s’appuyant sur la journée du 21 septembre, comme d’un »premier acte de rentrée », cela était possible de créer une dynamique de construction d’un rapport de force capable de faire reculer gouvernement et direction.
Leur projet est pourtant ficelé depuis longtemps. Dans l’optique du tout rentable le plus rapidement possible, ils expérimentent la reconfiguration du réseau des bureaux de poste en »zones de vie » en Loire atlantique (voir Egalité n°109). Le but est bien-sûr de l’étendre à l’ensemble du réseau national.
Ils réorganisent aussi l’ensemble du réseau de distribution. La boite jaune voit ses heures de levées avancées d’une voire deux heures, quand elle n’est pas purement et simplement supprimée. Les centres de tri vont être supprimés de moitié et les tournées de facteurs réduites d’un tiers avec une augmentation de la charge pour les tournées restantes.
Quant aux célèbres chèques postaux, ils risquent d’être remplacés par l’Etablissement de Crédit Postal. Il prendrait la forme d’une filiale… et celle d’une vraie banque.
Pour l’heure, les discussions doivent avoir lieu dans tous les secteurs de La Poste pour motiver et mobiliser l’ensemble des postiers, syndiqués ou non. Les débats doivent aussi déborder des bureaux et s’étendre aux usagers et aux travailleurs d’autres secteurs.
C’est dans ce sens que les militants de la Gauche révolutionnaire, postiers ou non, interviendront devant certains bureaux de poste menacés de fermeture. Ils participeront aussi aux initiatives des salariés de La Poste et défendront l’extension et l’unification de leurs luttes au sein de leurs instances syndicales.
Par Sylvain Bled