Nouveau parti des travailleurs : LO-LCR sans perspectives !

Le MEDEF a aujourd’hui le vent en poupe. Malgré le numéro de « Je t’aime moi non plus » entre Seillères et Raffarin, il est évident que c’est à une nouvelle vague de l’offensive patronale que les jeunes et les travailleurs sont confrontés.

Article paru dans l’Egalité n°110

Mais ces derniers ne doivent compter que sur leurs forces. Car au côté de l’opposition d’opérette de l’ex gauche plurielle, les directions nationales des syndicats ne visent que la « négociation », comprendre « collaboration ».

Aussi, même si des salariés s’organisent dans des luttes défensives pour ne pas subir sans se battre, l’avenir apparaît résolument bouché.

Que faut-il aux travailleurs ?

Ce qui manque, ce sont les moyens concrets, tactiques et politiques, pour lutter à une échelle de masse contre les projets des capitalistes. Les luttes actuelles sont systématiquement localisées ou sectorisées, et maintenues dans cet état par des directions syndicales qui peuvent ainsi contrôler chaque mouvement et imposer ses perspectives de négociation aux salariés. C’est donc à la base qu’il revient d’organiser et d’unifier les luttes. Ainsi, la revendication de défense du service public remet en cause désormais la politique de la bourgeoisie. Mais cette revendication seule ne suffit pas. Il faut un mot d’ordre pour une journée de grève interprofessionnelle dans tout le secteur public. Il est clair qu’il ne viendra que de la base.

D’autre part, le mouvement pour les retraites en est une leçon, l’absence de perspective peut bloquer une lutte. Après la décrédibilisation de la gauche plurielle, la classe ouvrière ne voit aucune alternative s’opposer à la logique capitaliste. Le rôle des militants révolutionnaires, au-delà du soutien et de l’extension des actions, est de mettre en avant la nécessité de renverser le système pour obtenir chacune des revendications de manière durable. Leur rôle est de mettre en perspective la révolution socialiste, de donner une véritable alternative autre que l’alternance des bourgeois de la direction du PS. Leur rôle est d’appeler à la construction d’un nouveau parti des travailleurs, fondé sur l’indépendance de classe et le programme socialiste. L’assumer, c’est donner à la classe ouvrière les moyens pour percevoir ses capacités de victoire et son rôle historique dans le renversement de cette société d’oppression.

LO-LCR : une absence de réponse

Au-delà de leurs divergences, ces deux organisations s’accordent pour ne pas appeler à un nouveau parti des travailleurs. LO justifie son inaction en prétendant que les travailleurs ne seraient pas prêts et auraient encore des illusions dans la gauche plurielle. La LCR s’éloigne encore du nouveau parti des travailleurs en continuant sa politique d’interpellation du PS et d’alliance avec le PC et certains du PS notamment avec des « actions unitaires » autour de la campagne pour le « non » à la constitution. Mais l’expérience des collectifs de soit-disant « défense de la Sécu » qui n’ont jamais servi à appeler à aucune grève est là pour montrer l’impasse de cette démarche.

Ce qu’attendent les travailleurs et les jeunes, ce n’est pas une énième alliance avec ceux qui les ont déjà trahis sous les gouvernements de « gauche ». Les dirigeants du PS sont au service des capitalistes. Faire « pression » sur eux est non seulement illusoire mais les rend encore plus dangereux pour la classe ouvrière. Dans cette optique, la perspective concrète d’un nouveau parti des travailleurs s’éloigne. Plus que jamais il est vital pour les travailleurs d’avoir un parti qui leur permette de s’organiser de manière indépendante.

Plus la crise du capitalisme avance, plus la nécessité d’une alternative socialiste au capitalisme doit être au coeur de l’intervention d’une organisation marxiste révolutionnaire. L’alternative socialiste déclinée dans chaque lutte ou contre chaque attaque arme les travailleurs et les jeunes pour lutter. Et se dotant d’un outil politique efficace, un parti des travailleurs qui mène la riposte et se bat sur un programme socialiste de rupture avec le système, découlera de l’avancée de ces idées en France. Rejoignez-nous !

Par Geneviève Favre