Non aux licenciements des AE ! Non aux suppressions des MI-SE !

En juin 2003, 20000 aides-éducateurs vont être licenciés et 5600 postes de surveillants supprimés. C’est une vague de licenciements sans précédent dans l’Education nationale.

Article paru dans l’Egalité n°99

Depuis le dernier trimestre 2002, les AE et les MI-SE se mobilisent. La riposte est partie de Nantes où les MI-SE ont démarré le 21 novembre contre la suppression de leur statut. Les AE les ont rejoint. Depuis, il existe des collectifs en Bretagne, en Ile de France, en Corse, à Toulouse, à Tours, à Limoges, à Caen, Bordeaux… Les 5 syndicats qui avaient appelé à la manifestation du 8 décembre contre le budget, conscients que la mobilisation des collectifs grandissait ont appelé à une grève MI-SE le 17 décembre, journée avec préavis de grève pour les enseignants qui souhaiteraient être aux côtés des AE/MI-SE, manière de botter en touche. La mobilisation des enseignants, de MI-SE/AE et de lycéens a été forte surtout dans les académies où des collectifs étaient mobilisés depuis plusieurs semaines (Nantes, Toulouse, Corse).

Les aides-éducateurs condamnés à quitter leur poste expliquent concrètement ce que l’on leur avait promis à l’embauche : 5 ans d’expérience, une formation de leur choix assurée, la validation des acquis professionnels. La réalité est toute autre : On leur dit : »vous le saviez c’était un contrat de 5 ans! Ne vous plaignez pas ! » Ceux qui partent en 2003 ont été les premiers embauchés. Certes certains, qui avaient déjà commencé des études à la fac ont pu les reprendre, finir une licence, passer le concours de professeurs des écoles. D’autres ont trouvé du travail dans le privé par le biais de l’ informatique ou sont devenus moniteurs-éducateurs. Mais la situation est dramatique pour les AE ayant « seulement » le niveau Bac. Cette année, on leur propose des stages tous azimuts, d’une journée !

-recherche de boulot … -pour aller grossir les rangs des travailleurs précaires du privé !

Et, ils l’ont sec les AE : ils ont travaillé avec les enseignants et enfants en informatique, ont géré les bibliothèques en primaire. Ils ont souvent servi de médiateurs en collège. Certains voudraient rester dans l’éducation nationale et ne pourront pas le faire. Il ne s’agit pas bien sûr de pérenniser ces emplois précaires. Les AE qui souhaitent rester dans l’Education Nationale doivent pouvoir le faire mais avec un statut public de fonctionnaire d’Etat.

Delphine, une jeune aide éducatrice, qui est en sursis jusqu’en 2004, mais sans aucune formation proposée, disait à juste titre « certes, notre contrat est à durée déterminée, à statut privé dans la fonction publique! Nous devons nous battre contre notre licenciement, pour la validation de nos acquis professionnels. Mais tout ce travail mis en place et qui va disparaître ! On nous remplace par les assistants d’éducation , mais leurs conditions de travail seront pires que les nôtres ». Absents quasi totalement dans le primaire, les assistants d’éducation seront recrutés localement par les chefs d’établissement qui jugeront des besoins, avec annualisation du temps de travail – contrats renouvelables de 3 ans une fois pour les mi-temps réservés aux étudiants – augmentation du temps de travail : 800 h au lieu de 507 h à mi-temps, avec diminution de salaire, fin des critères sociaux. Toujours plus de précarité et d’injustice !

Face à cette attaque majeure, ce qui est à l’ordre du jour, c’est la multiplication des collectifs, leur coordination – ce qu’ils ont commencé à faire en se réunissant et en élaborant une plate-forme revendicative – et l’organisation de la mobilisation par les syndicats de l’ensemble des personnels éducatifs et administratifs.

Il faut préparer les journées de grève, comme celle du 17 Janvier, par des AG des aides-éducateurs et des surveillants, par des réunions dans les écoles, dans les collèges, lycées et les universités de tous les personnels, pour permettre de construire une mobilisation, déterminée, longue sûrement. Il faudra l’étendre aux emplois jeunes des associations qui eux aussi vont être virés. Dans le projet de décentralisation du gouvernement visant au démantèlement du service public d’éducation (après les CPE, les psy,les ATOOS) les surveillants et les AE sont les premiers visés. La lutte à leurs côtés est prioritaire. Une victoire des MI-SE/AE serait un premier échec de la politique gouvernementale.

Il faut aller vers une journée de grève de toute l’Éducation Nationale soutenant les revendications des MI-SE/AE .

Non aux licenciements des 20000 AE
Non aux 5600 suppressions de postes de MI-SE
Non à la précarité !
Pour le maintien intégral du statut des MI/SE.
Pour l’intégration des AE dans la fonction publique avec un véritable statut de fonctionnaire tenant compte des années de service.

Par Marie-José Douet