Après 8 ans de procédure et d’acharnement contre des syndicalistes CGT d’ERDF qui n’ont fait que défendre leurs collègues et prendre la parole sur leur lieu de travail, le jugement a été rendu le 12 janvier au tribunal de grande instance de Paris.
Sur les cinq camarades convoqués, toutes les charges ont été levées pour trois d’entre eux, sachant qu’il y en avait trois autres qui avaient déjà été relaxés. Les deux autres, considérés comme les «meneurs», un responsable syndical et un travailleur à la retraite, ont été condamnés respectivement à 1000 euros et 1 euro symbolique, plus 2 euros pour les parties plaignantes, notamment ERDF.
Au rassemblement organisé place du Châtelet à Paris à 12h le jour même, environ 100 personnes étaient présentes. Les syndicalistes ont exprimé leur satisfaction d’un jugement en recul car au départ il était réclamé dans les 30 000 euros. Les deux camarades condamnés risquent néanmoins de nouvelles sanctions disciplinaires – sachant qu’ils ont un statut public qui n’autorise pas de casier judiciaire.
Le jugement ne tient pas au hasard mais aux nombreuses actions qui ont été organisées pour les soutenir dont une journée de mobilisation nationale à Paris. Néanmoins ils ont témoigné leur inquiétude vis à vis des prochaines mobilisations. D’une part à cause du système policier constant qui nous a encore empêché d’accompagner les camarades jusque devant le tribunal, mais surtout parce que le jugement donne une première condamnation qui fera office de jurisprudence pour les patrons.
En effet ils sont accusés d’avoir porté atteinte à la « liberté de travailler » en faisant leurs prises de paroles et mobilisation dans l’entreprise et aussi d’avoir menacé verbalement la hiérarchie en ayant parlé trop fort ou en étant trop près d’eux.
Pour les syndicalistes, il y a clairement une volonté de la part du gouvernement et des patrons de sortir les syndicats des entreprises. Ils ont appelé leur confédération à organiser une mobilisation nationale contre les attaques du gouvernement, faire vivre le « Tous ensemble » et réussir la journée de grève du 26 janvier prochain dans la Fonction publique !