Plan de formations pour les chômeurs: l’arnaque !

AFP/PHILIPPE HUGUEN
Toutes catégories confondues, le chômage a augmenté de +5.1% en un an. Photo AFP/Philippe Huguen

L’accroissement du chômage a été quasi-constant ces dernières années. Pour l’année 2015, sur les 11 premiers mois (les chiffres de décembre n’étant pas encore connus), l’on compte en moyenne 6800 chômeurs de plus chaque mois, selon les chiffres officiels qui ne représentent pas la totalité du chômage réel, loin de là.

Selon les sondages, la première préoccupation est celle de l’emploi, devant la sécurité et l’immigration. Le PS paye, à chaque élection, la politique du gouvernement Hollande-Valls-Macron qui sert les intérêts du patronat et des capitalistes.

Pour donner le change, le gouvernement annonce un grand plan de formation des chômeurs : 500.000 formations répondant aux besoins de mains d’œuvre du patronat. Autrement dit, ces formations – essentiellement de courte durée et donc non-qualifiantes mais permettant d’avoir un emploi… sous-payé – servent les intérêts privés et les besoins de mains d’œuvre des patrons au niveau local. En aucune manière ils ne servent à répondre aux besoins sociaux puisque nous ne sommes pas dans une économie démocratiquement planifiée.
Grandes magouilles des gouvernements

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement annonce un plan de formations pour les chômeurs. Sarkozy l’avait fait aussi précédemment. Et avec quel succès ! Le chômage n’a pas baissé, au contraire.

Comment pourrait-il en être autrement, puisque le chômage n’est pas essentiellement un problème de sous-qualification de la main d’œuvre mais le résultat du fonctionnement même du capitalisme et des crises économiques qui en découlent. Si les capitalistes ont besoin de débaucher et baisser les salaires pour sauvegarder ou accroître leurs profits, les salariés au chômage auront beau être plus formés, ce n’est pas ça qui créera de vrais emplois stables et bien payés.

Les métiers dits « en tension » (manquant de mains d’œuvre) sont soit des métiers très spécifiques (infirmier, ingénieur informatique, etc.) demandant de véritables qualifications, auxquelles ne répondront pas les formations promises, soit des métiers sous-payés ou hyper-précaires (serveurs, assistante maternelle), dont se détournent à juste titre les chômeurs.

Véritablement, le plan annoncé est de l’enfumage et de la poudre aux yeux qui permettra néanmoins à Hollande et toute sa clique de faire basculer les chômeurs dans la catégorie D des demandeurs d’emploi et de les faire disparaître des statistiques un an avant les élections présidentielles. Cela permettra aussi d’apporter des milliards d’euros de fonds publics ou issus des cotisations sociales aux entreprises privées d’insertion et de formation professionnelle pour qui le chômage est un marché et une source de profits.

 

Toutes et tous en lutte pour nos emplois !

Non, le seul moyen d’empêcher la hausse du chômage, c’est d’empêcher les licenciements. Or toute la politique de casse du code du travail de ce gouvernement les facilite. Autrement dit, nous ne pouvons compter que sur nos luttes, comme à SIDEL au Havre ou à Air France.

Mais donner de l’argent au patronat et proposer des formations bidon qui en fait transforment des emplois potentiels en jobs précaires ce n’est en rien une solution ! Pour faire baisser durablement le chômage ce qu’il faut c’est baisser le temps de travail pour le distribuer entre tous, à travers un contrôle démocratique des travailleurs eux-mêmes sur l’emploi !

Par Yann Venier