La désignation de l’islam comme une religion «violente» et «incompatible avec la démocratie» sont des attaques qui reviennent régulièrement, globalement depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles à New York. En France ces arguments étaient surtout le fait de l’extrême droite, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et les discours et remarques islamophobes se développent.
Si on veut vivre dans un monde où chacun est traité avec justice et où chacun a toutes les chances de son côté pour avoir une vie épanouissante, alors les questions de nationalité, d’origine, de religion, de sexe ou encore d’orientation sexuelle n’ont aucune importance. Si on veut vivre dans un tel monde, alors les libertés d’expression et de conscience doivent être inconditionnelles. Alors pourquoi de tous bords politiques on entend ces discours de haine (et d’ignorance) contre les musulmans et l’islam ?
Les classes dirigeantes, ces pompiers pyromanes…
Probablement, que les dirigeants politiques n’ont pas pour objectif de construire ce monde de tolérance auquel la grande majorité d’entre nous aspire. L’islam est un bouc émissaire bien pratique, car cela évite de parler des vrais problèmes que les attentats ont fait surgir au grand jour, notamment le désespoir dans lequel cette société plonge tant de gens. Il n’y a pas de réponse simple à cette situation. Alors plutôt que de remettre en cause une société inégalitaire qui crée et nourrit la violence et l’ignorance, les classes dirigeantes renforcent ces inégalités, cette violence et cette ignorance, par une politique sécuritaire, des discours va-t’en guerre et des mesures discriminatoires.
Résistance contre le racisme !
Quand les politiciens attaquent les musulmans, c’est avant tout les travailleurs et jeunes qui vivent en France qui sont visés, ce sont nos amis, collègues ou encore voisins qui sont attaqués, pas les cheikhs du pétrole et autres hommes d’affaire du Moyen Orient ou du Maghreb qui ont leur résidence dans les palaces de la Côte
d’Azur ou de Paris…
C’est donc avant tout une division de classe que la bourgeoisie effectue, une propagande contre toute une partie des travailleurs, des jeunes et des habitants des quartiers populaires pour les isoler et les dissuader de lutter. L’idée des politiciens et des capitalistes, c’est que plus nous serons divisés moins nous serons prêts à lutter ensemble pour nos intérêts communs et moins nous mettrons leur pouvoir en péril. Nous sommes ceux qui ont le plus à perdre des divisions racistes, et c’est la bourgeoisie qui a le plus à y gagner.
Ce combat doit être mené aussi et avant tout par les premiers concernés. Les musulmans n’ont pas à s’excuser des atrocités commises par n’importe quel fou furieux. En revanche ils ont toute leur place dans la lutte contre le racisme et toutes les discriminations.
Ce qui manque cruellement aujourd’hui, ce sont des mouvements d’ensemble, des luttes où les travailleurs se retrouvent pour défendre leurs propres intérêts par eux-mêmes. Ce sont les luttes contre la guerre, contre le racisme ou pour de meilleures conditions de vie qui ont permis des avancées pour tous (voir nos articles sur la Marche pour l’Égalité de 1983, ou sur les luttes des Noirs aux USA). Les législations ont peut être avancé, mais la dernière période, avec l’inscription de l’État d’urgence dans la Constitution ou la déchéance de nationalité montrent que rien n’est définitif, les lois ça se change…
Pour lutter efficacement contre le racisme, il faut lutter contre le capitalisme, contre l’exploitation de l’homme par l’homme, contre la domination d’une minorité de privilégiés. C’est tout le sens du combat de la Gauche révolutionnaire, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter et nous rejoindre.
Par Virginie Prégny