L’état des relations entre les pays ne cesse que de se dégrader. Les guerres se multiplient ainsi que les interventions impérialistes. Les pays capitalistes dominants se donnent le beau rôle : celui de gendarme du monde, défenseur de la démocratie, de la liberté des peuples et des opprimés. Mais en réalité en intervenant militairement partout à travers le monde, particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique, ils déstabilisent des régions entières pour longtemps. Ce sont de véritables «pompiers pyromanes» qui ne sont intéressés que par la défense des intérêts de leur propre bourgeoisie et de leur position géostratégique. La situation en Irak, après près de 25 ans d’intervention impérialiste (guerre et blocus depuis 1991) menée par les Etats-Unis avec ses supplétifs européens a détruit totalement le pays. Si Saddam Hussein était un dictateur, la situation des Irakiens aujourd’hui n’est pas plus enviable sous la domination impérialiste avec la menace réactionnaire de l’Etat islamiste en Irak et au Levant.
La guerre menée par la France pour déloger Kadhafi du pouvoir en Lybie n’est pas mieux. Là encore, le pays est en pleine guerre civile entre l’embryon d’Etat aux ordres des pays impérialistes, les tribus et les islamistes. Le soutien indéfectible des pays impérialistes aux capitalistes et à l’Etat d’Israël qui mène une sale guerre contre les Palestiniens est du même ordre. Partout où les Etats capitalistes interviennent, c’est le chaos et la désolation qui s’ensuivent.
Accroissement des tensions
Mais ces dernières années, dans un contexte d’approfondissement de la crise économique, ce sont les relations entre pays impérialistes qui se tendent. Jusqu’à récemment, les Etats impérialistes s’accordaient pour se partager le monde. Les institutions supranationales du capitalisme, comme l’ONU, étaient chargée de gérer ce partage. Avec l’approfondissement de la crise économique structurelle du capitalisme, les impérialistes commencent à s’affronter plus directement entre eux pour sauvegarder leurs intérêts.
Les prémisses de cette nouvelle phase de tensions inter impérialistes s’étaient fait sentir dans la guerre en Géorgie durant laquelle l’Etat russe soutenait les indépendantistes d’Ossétie et d’Abkhazie contre l’Etat Géorgien soutenu par les Etats-Unis et la France sur fond d’intérêts économiques : le passage d’oléoducs et de gazoduc venant de la mer Caspienne.
Pour l’instant, les Etats impérialistes s’affrontent essentiellement encore par l’intermédiaire des pays dominés dans des zones plus ou moins périphériques de leur zone d’influence. Mais la crise ukrainienne porte en elle bien plus de dangers. Elle est la conséquence la plus directe des antagonismes d’intérêts entre d’un côté les Etats capitalistes européens qui soutiennent un régime dans lequel il y a d’authentiques fascistes et de l’autre la Russie impérialiste, qui ont tous leur économie à bout de souffle. Les Ukrainiens n’ont rien a gagné de part et d’autre.
En cette année de commémoration du centenaire de la première grande boucherie capitaliste du XXème siècle, comment ne pas faire le parallèle avec la situation que connaissait l’Europe avant la 1ère guerre mondiale en 1914. Les Etats capitalistes se sont affrontés aussi sur des zones périphériques ou par l’intermédiaire de pays dominés avant d’en arriver à l’affrontement généralisé pour le partage du monde : crise marocaine en 1905 et 1911 durant laquelle s’affrontent la France, l’Espagne et l’Allemagne pour le contrôle de cette région ; guerre des Balkans de la fin du 19ème siècle (guerre d’indépendance face à l’Empire Ottoman) et surtout en 1912-1913.
En finir avec l’impérialisme
A moins de voir dans la situation de chaos actuel la conséquence de politiques irrationnelles menées par d’irresponsables sociopathes qui nous gouvernent, il faut bien chercher les moyens d’empêcher l’impérialisme d’agir, de nuire et de nous mener droit à une nouvelle catastrophe.
Lors d’un de ses discours à l’Assemblée, Jaurès avait prononcé cette phrase qui est demeurée célèbre «Le capitalisme porte en lui la guerre comme les nuées portent l’orage». C’est bien le fonctionnement même du capitalisme qui régulièrement mène aux conflits. L’impérialisme est la conséquence des contradictions du système économique : pour retrouver des taux de profit acceptables dans leur économie, les Etat capitalistes cherchent systématiquement
leur domination. Ils veulent ouvrir de nouveaux marchés pour les investissements de leur bourgeoisie et avoir des accès à des matières premières moins chères pour que les entreprises soient plus concurrentielles que les entreprises des autres pays capitalistes.
C’est le partage colonial direct ou économique du monde. Lorsque les contradictions sont trop fortes, la crise trop profonde, pour que ce partage se fasse à «l’amiable», les Etats capitalistes commencent à s’affronter directement. Nous ne pourrons donc pas en finir avec la guerre et l’impérialisme sans en finir avec le capitalisme lui-même. Nous sommes une nouvelle fois face à cette alternative : socialisme ou barbarie !
Par Yann Venier