Côte d’Ivoire : accords de Marcoussis

Marcoussis a montré que les grands principes dont prétendent se prévaloir les politiciens français ne pèsent guère lorsque les intérêts des multinationales françaises sont en jeu.

Article paru dans l’Egalité n°100

Avec les « accords » de Marcoussis, Chirac et Villepin ont ni plus ni moins dicté à tous les camps en présence ce qu’il fallait faire, imposant jusqu’à la composition du gouvernement de transition. Quoi d’étonnant alors à ce que des dizaines de milliers d’Ivoiriens aient perçu cela comme un affront ?
La Côte d’Ivoire s’enfonce dans le chaos, et aucun des camps en présence n’a l’air de vouloir qu’elle en sorte car cela se résume à un combat entre Gbagbo qui s’accroche au pouvoir et le MPCI au nord qui veut qu’il en parte.
La présence des armées françaises permet que le statu quo se maintienne.

Dans l’attente que le plus fort et le plus fidèle à l’impérialisme français soit clairement identifié ?

Gbagbo fait régner la terreur contre les opposants dans le sud, et le MPCI ne fait pas mieux au nord. Ce qui manque, c’est une voix indépendante, qui s’opposerait à cette guerre civile, aux discriminations, au racisme de plus en plus fort.

Les syndicats des travailleurs ivoiriens, les militants qui ne se reconnaissent pas dans cette guerre de plus en plus raciste doivent d’urgence préparer des actions (manifestations, grèves, appels à la solidarité internationale auprès des organisations du mouvement ouvrier et social…) qui renvoient dos à dos les dirigeants actuels. Ils doivent lutter pour une Côte d’Ivoire débarrassée du capitalisme et de la domination de l’impérialisme français, une Côte d’Ivoire dont les immenses richesses serviraient à satisfaire les besoins de toute la population quelle que soit son origine, et non les appétits des multinationales françaises ou autres et de leurs pions : la plupart des politiciens ivoiriens.

C’est pour aider à cela que nous exigeons le départ immédiat des troupes françaises présentes dans toute l’Afrique car celles-ci ne servent qu’à maintenir au pouvoir des dictateurs plus ou moins élus, dont la seule motivation est de s’enrichir sur le dos de leur peuple et en faisant les affaires des multinationales.

Par Alexandre Rouillard