Les cieux ne sont pas bleus pour Air France

Avec la mise en place du gouvernement Raffarin et dans le prolongement de ce qui avait déjà été fait par la gauche plurielle, la privatisation des entreprises et services publics continue.

Article paru dans l’Egalité n°97

En effet, le gouvernement a décidé de vendre Air France, compagnie aérienne nationale. Au mois de juillet dernier, le ministre de l’économie et des finances, Francis Mer, également membre du MEDEF, a annoncé la privatisation d’Air France.

L’Etat possédant actuellement 54.4 % du capital de la compagnie, souhaite passer à moins de 20%. Pendant un temps, ce désengagement a été compromis par les attentats du 11 septembre 2001. Mais Air France a maintenu une croissance positive. Ceci ne l’empêche pas de s’appuyer sur la baisse du trafic consécutive aux attentats pour justifier de licenciements prévus de longue date comme d’autres compagnies aériennes.

Dans le cadre de la privatisation, l’Etat ambitionne de vendre une partie des actifs cédés aux salariés de l’entreprise et notamment aux pilotes en échange d’une hausse salariale plus faible. Il s’agit donc pour les salariés de ne pas se faire berner. L’histoire de l’ouverture du capital de France Telecom a montré les conséquences désastreuses de cette stratégie de participation active des salariés à la privatisation. L’action a drastiquement chuté à la bourse, faisant payer le prix fort aux petits actionnaires notamment des salariés.

D’autres privatisations sont en chantier comme celles d’EDF GDF ou de Thomson multimédia. Dès à présent, des mobilisations s’engagent dans chacune de ces entreprises qu’il faut populariser. D’ores et déjà, les salariés doivent être fermes et rejeter, avec l’appui des usagers, toute forme de privatisation et de participation au capital qui lie les mains des salariés impliqués. L’autre chantier concerne la privatisation du système des retraites ou son ouverture au privé. Il s’agit d’une véritable aubaine pour les assurances privées qui lorgnent déjà sur ce gâteau.

Alors que l’on sait combien le besoin de services publics se fait sentir et combien sa nécessité n’a pas disparu, comme celle des crèches, des hôpitaux de proximité, de foyers d’accueil, l’Etat se désengage. Il fait même pire, il active la privatisation en encourageant les services publics à s’endetter pour pouvoir mieux les privatiser. Certaines branches des ASSEDIC, des cotisations maladies sont ainsi visées. En privatisant les services et les entreprises publics, ils mettent progressivement nos vies en danger.

Par Aïssata K