L’éducation est sans moyens face à la crise sanitaire

L’épidémie de Covid-19 est en train d’éprouver tous les personnels titulaires et contractuels de l’Éducation, ainsi que les agents territoriaux des écoles et des établissements. À force de supprimer des postes et de réduire les moyens, les difficultés sont énormes et la crise sanitaire les a exacerbées. Les effectifs de classe sont chaque année un peu plus importants, pouvant dépasser 35 dans les lycées, ce qui a mis le feu aux poudres en novembre et permis d’obtenir par endroits des dédoublements de classe, mais sans aucun moyen supplémentaire. Dans les collèges, on frôle allégrement les 30 élèves, ce qui n’émeut pas J.M. Blanquer. Et dans le premier degré, la promesse de Blanquer d’un recrutement supplémentaire s’est soldée par une vaste entourloupe puisqu’à peine la moitié des postes supplémentaires annoncés ont finalement été créés.

Article tiré de l’Égalité n°203 (janvier-février 2021)

La situation en termes de postes est si catastrophique que le Ministère n’est pas en mesure d’assurer les remplacements. Le problème pour les enseignants du second degré était déjà connu mais s’est aggravé avec les règles d’isolement des cas contact, des personnels fragiles. Dans le premier degré le recours à des contractuels hyper-précaires est une nouveauté à une échelle conséquente. Des établissements se sont également retrouvés sans aucun surveillant et les recteurs ont tenté de faire peser le travail de surveillance sur les autres personnels au lieu d’effectuer un réel recrutement d’assistants d’éducation. Rien non plus n’a été anticipé pour les autres personnels.

Blanquer ne fait rien pour éviter les contaminations dans les écoles et établissements, et martèle qu’il faut maintenir coûte que coûte l’accueil pour des raisons sociales. Pourtant, il prépare déjà les attaques contre le système éducatif. Dans le second degré, 1 800 postes seront supprimés malgré 43 500 élèves en plus. Dans le premier degré, les 2 489 postes promis ne compenseront même pas les besoins liés aux dédoublements des classes en REP+. Et il faut s’attendre à une perte conséquente de moyens pour les établissements et écoles des quartiers populaires si aucune mobilisation ne vient bloquer la réforme de l’éducation prioritaire envisagée.

Le contexte est difficile et les personnels de l’éducation seront en grève et dans la rue le 26 janvier pour exprimer leur immense colère mais aussi pour construire les suites aux côtés des autres salariés pour pouvoir gagner sur leurs revendications.