Iran : pour la fin de la dictature et de la répression !

Le mouvement de protestation qui a débuté le 16 septembre suite au meurtre de Masha Amini par la police des mœurs a passé un cap ! Depuis les trois premières semaines c’est la jeunesse lycéenne et étudiante, avec des femmes comme avant-garde, qui a porté le mouvement et, depuis début octobre, des grèves ont éclaté. Chez les profs, dans le secteur de la pétrochimie et d’autres industries, les ouvriers entrent eux aussi dans la lutte contre le régime.

Depuis 10 ans des mouvements de protestation réguliers agitent l’Iran, que ce soit face à la misère (70 % d’inflation actuellement), face au sexisme du gouvernement et de la police et à la répression sanglante que subit la population. Parmi les revendications actuelles se trouvent la libération des prisonniers politiques et syndicaux, l’abolition des lois répressives et la liberté de pouvoir s’organiser. Le slogan « Mort du dictateur » montre que la conscience politique du mouvement se développe, la dictature ne tiendra peut-être pas cette fois-ci.

Des étudiant-es de l’université Amir Kabir manifestent contre l’imposition du hijab et la théocratie au pouvoir, septembre 2022

Par quoi remplacer la dictature ?

La classe ouvrière iranienne est jeune et forte, elle peut renverser la dictature, d’autant plus qu’elle s’est liée à la jeunesse. Mais il n’y a pas de parti de masse révolutionnaire luttant pour le socialisme qui pourrait mener cette révolution à un gouvernement des jeunes et des travailleurs. Il y a un risque que cette révolution soit sociale et non politique : que la population obtienne des droits démocratiques qui seront fragiles si le nouveau gouvernement est pro-capitaliste. Il n’y aura pas de réelle égalité sous le capitalisme, refusons un gouvernement provisoire au service de la bourgeoisie en Iran !

Par Elemiah, article paru dans l’Egalité n°213