Les grandes multinationales et les gouvernements néolibéraux préparaient ces traités depuis une dizaine d’années, mais depuis deux ans, les choses prennent un coup d’accélérateur. Entre Bruxelles et Washington, les négociations abordent une variété de sujets notamment les services publics, comme l’eau, l’éducation, la santé. Le but est de renforcer la flexibilité au travail, ce traité dit de libre échange entre autres cherche aussi à faire baisser les exigences des normes européennes et les converger vers des normes basses qui conviennent à l’industrie pharmaceutique avec les médicaments ; avec l’agriculture pour les besoins des patrons du secteur agro-alimentaire, dans l’environnement… Il s’agit d’obtenir un code commun de propriété intellectuelle nivelé vers le bas.
Ainsi dans l’industrie agro-alimentaire par exemple aux États-Unis, les poulets sont lavés avec du chlore, méthode qui, en France, est interdite. Mais avec cet accord, les autorités permettront la commercialisation des poulets lavés au chlore, ou le boeuf aux hormones. Si un État interdisait la vente de ces marchandises, alors les entreprises pourraient attaquer l’État qui devrait payer des sommes colossales pour « dédommager » ces scrupuleux industriels qui n’auraient pas pu vendre leur marchandise ! Et ils n’auraient aucun mal à le faire car des services publics comme la justice seront en quelque sorte privatisés et des entreprises privées américaines seraient les arbitres. L’État qui, jusqu’à maintenant, jouait un rôle décideur, avec le TAFTA perdra une grande partie de ses prérogatives.
800 millions des consommateurs seront soumis aux normes des grandes entreprises ou multinationales qui auront le pouvoir de poser leurs règles en accord avec leurs profits et les États n’auront qu’à obéir à ces règles. Les entreprises rabaisseraient les niveaux des protection sociale et de l’environnement d’une manière assez drastique pour assurer les plus gros profits des multinationales. En aucun cas cela ne permettra la création des millions d’emplois comme l’a montré l’expérience du traité de libre commerce entre les Etats-Unis et le Mexique en 1994. Au contraire ça a été synonyme de suppressions d’emplois et de conditions de vie aggravées.
Une grande manifestation anti-TAFTA a eu lieu à Berlin, regroupant 250 000 personnes le 10 octobre dernier. De manière intéressante, on y a vu une implication large des syndicalistes très visibles avec leurs syndicats d’entreprises et des sections locales syndicales qui avaient mobilisé depuis plusieurs mois. Le traité TransPacifique, Asie, États-Unis et Amérique du Sud Pacifique soulève aussi de nombreuses contestations sur les continents respectifs.
La mobilisation doit s’amplifier en lien avec les luttes des travailleurs et des populations contre la mise en place d’un capitalisme encore plus sauvage.
Par Diana