Le plan du gouvernement: des milliards d’argent public pour sauver les profits des multinationales

Il y a quelques semaines, Emmanuel Macron nous jouait un mélodrame en direct déclarant : « Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises, quoi qu’il en coûte. » Avec les récentes déclarations des ministres expliquant aux travailleurs qui va falloir « faire des efforts », on a vite compris à qui il allait en coûter. Le plan du gouvernement consiste principalement à poursuivre sa politique de baisse des salaires pour tenter de maintenir les profits des plus grandes entreprises.

La France à l’aube d’une crise économique violente et durable

Le gouvernement et les capitalistes ont espéré que la crise du covid serait une sorte de week-end prolongé, et que tout reviendrait grosso modo à la normale une fois le confinement levé. Beaucoup de travailleurs ont subi une perte de revenus à cause du confinement, et la consommation ne va pas repartir comme avant. De plus, le manque à gagner est réel et de nombreuses petites entreprises et artisans ne s’en relèveront pas, car ils ne vont pas retrouver leur clientèle, leur productivité ni leurs marges rapidement. Les études prévoient 900 000 emplois détruits en 2020, soit une baisse sur l’année de 2,1 % de l’emploi salarié. Les perspectives économiques sont donc celles d’une crise profonde du capitalisme, entraînant dans son sillage des drames pour les travailleurs.
Les très mal nommés « plans de sauvegarde de l’emploi » se multiplient : dans la semaine du 18 mai, ils concernaient la suppression de 1 228 postes contre 249 la semaine précédente et 77 la semaine du 27 avril. Dès le départ de la crise du Covid, l’intervention de l’État n’a eu qu’un objectif : sauvegarder les profits des plus grandes entreprises.
Le nouveau régime spécifique d’activité, destiné à remplacer le chômage partiel, est présenté comme un moyen de sauvegarder l’emploi. Ces arguments sont un leurre. En réalité, les ordonnances de l’état d’urgence sanitaire renforcent la casse du droit du travail. En s’appuyant sur les « accords de performances collectives » (introduits en 2017) elles légalisent le chantage à l’emploi. Sur la base d’un accord d’entreprise les salaires peuvent être baissés ou le temps de travail modifié pour sauvegarder la rentabilité de l’entreprise, et si un salarié refuse, il pourra être licencié ! La ministre du travail fait mine de condamner des entreprises qui proposent de baisser les salaires, mais en réalité la politique du gouvernement permettait déjà ce chantage avant le confinement. Et quand Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, estime dans un entretien au JDD le 24 mai qu’il ne fallait pas augmenter les salaires parce qu’ils « tuent l’emploi », on comprend bien qui le gouvernement veut sauvegarder « quoi qu’il (nous) en coûte ».
Tout leur plan n’est qu’un déluge d’argent public payé par nos impôts et taxes : en tout (et pour le moment) 150 milliards d’euros qui vont profiter avant tout aux grandes multinationales… pour leur permettre de licencier et de surexploiter les travailleurs restant en poste.
Si on laisse les capitalistes et leur gouvernement faire, le monde d’après sera bien pire encore que ce qu’on a connu jusque là.

Par Virginie Pregny

Les ultras-riches encore plus riches

Les milliardaires américains ont vu leur fortune augmenter de 434 milliards de dollars pendant le confinement entre mi-mars et mi-mai, selon Forbes. Ceux ayant le plus gagné sont Jeff Bezos (Amazon) et Mark Zuckerberg. Ils ont respectivement engrangé 34,6 et 24 milliards. Alors que 22 millions d’Américains ont perdu leur travail, la fortune des milliardaires s’est accrue de 10 %. Début mars, le nombre de milliardaires avait baissé mais la tendance s’est maintenant inversée. Le patron de Zoom, une alternative à Skype, est devenu milliardaire.