La guerre en Syrie a débuté il y a près de 5 ans, par la répression de manifestations pacifiques dans le contexte des révolutions du « Printemps Arabe », évoluant en guerre civile complexe entre divers groupes (l’armée syrienne libre, ASL, le Front Al Nosra, Daesh) et l’armée de Bachar El Assad.
La Syrie est un carrefour important pour le transit gazier et pétrolier. Sa stabilité intéresse donc particulièrement les puissances impérialistes qui pensent avant tout à leurs intérêts économiques et qui se sont rapidement mêlées au conflit. L’année 2015 a été marquée par un afflux massif de réfugiés aux frontières de
l’Europe, par la progression de Daesh notamment en Syrie et par une série d’attentats barbares perpétrés à Paris. Avec l’invocation de « légitime défense » de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, les frappes françaises se sont nettement intensifiées, atteignant le nombre de 281 au 26 novembre 2015 (selon le ministère de la défense). Et suite à l’entrée en jeu de la Russie, la course à celui qui bombardera le plus a pris encore de la vitesse ce qui fait surtout des victimes civiles. Jamais les bombardement n’ont fait gagner une guerre. Daech perd du terrain au Moyen-Orient, mais il a du coup recours aux actes terroristes de masse en Europe, au Liban, en Turquie… 4,4 millions de Syriens ont été contraints de s’exiler mais l’Europe ferme ses frontières tandis que la reste de la population tente de survire dans des conditions misérables, au milieu du chaos et d’une violence inouïe.
L’hypocrisie du gouvernement français
En juin 2015, au salon de l’aéronautique civile et militaire au Bourget, Hollande se vantait d’être le premier président à avoir exporté le Rafale au Qatar qui est un des principaux soutiens de Daesh ! L’année 2015 est d’ailleurs annoncée comme une année record pour l’industrie d’armement française puisque qu’avec 16 à 17 milliards d’euros de chiffre, la France est susceptible de passer deuxième producteur mondial (devant la Russie). Plusieurs gros contrats ont été signés « grâce » à l’intervention française en Lybie en 2012 qui a permis de démontrer les performances du Rafale au combat.
Mais personne au gouvernement n’ira souligner que depuis l’intervention française qui a oeuvré à la chute de Kadhafi, l’état libyen est en lambeau et diverses forces terroristes contrôlent plusieurs villes du pays d’où il a pu s’organiser des attentats contre la Tunisie ou l’Egypte. Tant que nous serons dirigés par des capitalistes qui font passer leurs intérêts économiques avant tout, on verra des paradoxes tel qu’aujourd’hui : un gouvernement qui dit faire la guerre à Daesh mais qui soutient d’autre part des dictatures et des états guerriers qui lui sont directement liés comme l’Arabie Saoudite ou le président turc Erdogan.
Mobilisons nous contre la guerre
Etre en guerre est aussi un prétexte dans les pays qui prétendent ramener la paix et la démocratie comme en France pour instaurer l’état d’urgence et nous priver de nos libertés, de nos possibilités de lutter. C’est la même politique capitaliste de faire la guerre et de toujours plus attaquer nos conditions de vie ici. Nous devons nous mobiliser contre la guerre et la politique du gouvernement. Mais la gauche n’est pas au rendez vous de la mobilisation et le mouvement anti-guerre est à reconstruire.
Par Rachel Mahé