Suite à la multiplication des occupations et grèves de la faim des sans papiers, et à la montée de la mobilisation de défense des enfants de sans papiers, le gouvernement a dû réagir. Sarkozy a publié une circulaire censée favoriser une approche » humanitaire » des cas de familles sans papiers.
Article paru dans l’Egalité n°120
La circulaire donne 2 mois aux familles pour faire leur demande. Les critères sont assez vagues et une grande liberté est laissée aux préfets pour juger de la » bonne intégration » de ces jeunes ou enfants dans la société française. Cette circulaire qui a été loin d’être dénoncée par toutes les associations, syndicats ou partis de « gauche », est en fait une illusion. Déjà les critères fixés par les préfectures varient d’un département à l’autre et excluent de fait la majorité des familles. On ne peut répondre à cela en se contentant comme certaines associations de faire des dépôts de dossiers de demande de régularisation ce qui divise la lutte en faisant du cas par cas. Ce qu’il faut, c’est une véritable campagne de tous les syndicats et associations disant que chaque jeune qui a commencé ses études en France a le droit de les terminer, et doit être immédiatement régularisé par carte de 10 ans.
Une manifestation a eu lieu le 1er Juillet contre la modification de la loi CESEDA sur l’immigration, et de nombreux « parrainages républicains » de familles ont lieu. Ces actions permettent de populariser la lutte. Mais elles ne suffiront pas à obtenir la régularisation de toutes les familles et encore moins de tous les sans papiers.
Il y a urgence à amplifier la mobilisation pour la régularisation de tous les sans papiers. Pour cela, il est nécessaire que les collectifs s’organisent de façon démocratique pour défendre la revendication centrale de » régularisation de tous les sans papiers avec carte de séjour de 10 ans « . Mais il faut aussi que les actions des sans papiers se tournent vers les travailleurs et jeunes français, pour expliquer que la répression et l’exploitation des sans papiers est aussi une attaque contre tous les travailleurs et les jeunes. Les capitalistes, représentés par le gouvernement Villepin-Sarkozy, utilisent les sans papiers et les travailleurs immigrés pour faire pression sur les salaires et les conditions de travail, et pour créer une division parmi les travailleurs. Nous ne devons pas nous laisser piéger par leurs belles paroles. C’est leur politique qui crée les sans papiers, licencie, baisse les salaires, privatise les services publics. C’est leur politique qui renforce le racisme.
Avec ou sans papiers les jeunes et les travailleurs ont les mêmes intérêts à défendre face à la politique des capitalistes et de leurs serviteurs au gouvernement. Nous ne devons avoir aucune confiance dans leurs lois ou leurs circulaires ! Organisons-nous, dans les écoles, collèges, lycées et universités, en lien avec les travailleurs dans les entreprises, pour la régularisation de tous les sans papiers, contre la loi CESEDA et contre ce gouvernement raciste au service des riches !
Par Virginie Prégny