La jeunesse doit tirer vraiment les bilans de la lutte contre le CPE pour s’organiser face à ce gouvernement.

La lutte contre le CPE aura marqué l’année 2006. De par sa durée, son intensité, les débats qu’elle aura générés. Mais trois mois après le remplacement de l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances par le projet d’un  » CPE light « , le bilan reste toujours mitigé pour beaucoup de jeunes qui se demandent si nous avons réellement gagné.

Article paru dans l’Egalité n°120

Nous avons fait reculer le gouvernement, ce qui n’était pas arrivé depuis 1995, mis à part le référendum sur la Constitution européenne. Le résultat étant que ce gouvernement est plus affaibli et divisé que jamais. Surtout, ça a redonné de la force morale à beaucoup de travailleurs. Nous avons donc gagné cette bataille, mais la question est comment faire pour continuer ? Comment s’organiser contre ce gouvernement ?

Le gouvernement continue ses attaques

Même si le CPE à été retiré, le gouvernement continue de ses attaques contre les jeunes et les travailleurs. La loi CESEDA, qui change le statut des immigrés et les conditions de régularisation en procédant à  » l’immigration choisie et non subie « , selon les mots de Nicolas Sarkozy, va entrer en vigueur et déjà les circulaires d’application donnent lieu en ce moment même à l’expulsion de familles entières. Les flics vont chercher des enfants jusque dans la cour de récré pour les expulser. Le contrat qui remplace le CPE va maintenir les jeunes déjà en difficultés dans la galère puisqu’ils seront payés en dessous du SMIC. La loi Fillon dont tout le monde se souvient bien continue de passer en douceur à l’assemblée, avec pour l’année prochaine, en plus de la suppression de certaines filières comme ES ou STT, l’apparition d’une nouvelle note de bonne conduite, comptant pour le BAC. Le principe est simple : l’élève qui ne sera pas sage ou qui se mettra en grève sera pénalisé via sa note le jour de l’examen. En plus de tout ça, les budgets attribués à l’éducation continuent de baisser, remettant en cause le fonctionnement des établissements publics, en particulier des facultés (rappelez-vous les mouvements de début d’année).Les effectifs des classes vont continuer à augmenter puisque le gouvernement annonce une suppression de 8000postes dans l’éducation nationale. Certain de ces postes seront reportés vers le ministère de l’intérieur. C’est-à-dire moins de profs et plus de flics.

Organisons la lutte contre le capitalisme

Le capitalisme est un système basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme et sur la suprématie du capital sur l’homme. C’est-à-dire que le seul but du capitalisme est de produire des richesses sans se préoccuper de la santé, du bien-être, de l’écologie et de tout ce qui ne génère pas de bénéfices. C’est un système qui est donc basé sur la propriété privée dans lequel une minorité de personnes possède le capital tandis que le reste ne possède que sa force de travail. La lutte contre le CPE a dénoncé l’exploitation que nous subissons tous. Mais il manquait un élément à cette dénonciation : celle de la cause réelle, le capitalisme et sa loi du profit.

La jeunesse n’a pas d’avenir sous le capitalisme. La génération actuelle des moins de 26 ans est la première qui vivra moins bien que ses parents. Elle a montré sa détermination et sa capacité à lutter lors de la lutte contre le CPE. Mais, sans programme qui fait le lien entre toutes les attaques des capitalistes contre les jeunes et contre les travailleurs, et sans perspective de société alternative au capitalisme, les jeunes et les travailleurs restent démunis et sous le contrôle des directions syndicales et des partis soient disant de gauche. La jeunesse doit se forger son propre outils politique, un parti révolutionnaire qui organise la jeunesse et les travailleurs pour lutter contre le capitalisme et pour le socialisme. Seul une société socialiste garantira une réelle place aux jeunes et les intégrera dans la gestion de la société.

Ce combat est celui de toute une classe et c’est celui que mène la Gauche Révolutionnaire, et nous invitons chacun à discuter avec nous et à nous rejoindre dans la lutte pour le socialisme.

Par Jonathan Chevallier (étudiant)