À sept mois de l’élection présidentielle, la France affiche une reprise économique, notamment parce que les lieux de travail ont rouvert suite aux confinements. Le PIB devrait ainsi progresser cette année de 6 % a indiqué l’Insee.
Pourtant, les revenus de la population ne progresseront que de 1,5% en 2021 et encore moins en 2022, selon l’OFCE.
Par Dilan Kafkas, article paru dans l’Egalité n°207
Le niveau de vie a nettement baissé depuis le début de la Covid avec une inflation importante qui a touché les matières premières alimentaires avec des hausses allant de 5 à 51 % , notamment sur le blé (+26 %), les huiles (+39 %) ou les fruits (+34 %). En plein reconfinement, les gens ont aussi vu leur facture d’électricité et de gaz à la hausse, avec des prix totalement incontrôlés. Et ce n’est pas fini ! A part les chèques énergie qui représentent en tout 600 millions (donc pas grand-chose) dans le projet de loi de finances, rien pour les plus précaires pendant le quinquennat de Macron – qui avait déjà baissé les APL. Surtout qu’il est prévu une nouvelle hausse de 10 % sur l’électricité début 2022, les tarifs réglementés de l’électricité s’apprêtent donc à bondir. Et avec le démantèlement futur d’EDF par le projet Hercule, il en sera fini de la péréquation tarifaire, donc il n’y aura plus aucun contrôle sur les prix qui seront soumis totalement soumis aux aléas du marché ! il y en a plus qu’assez que les plus riches fassent du profit sur nos maigres salaires et que nos impôts continuent de payer leurs pertes !
Bas salaires pour les travailleurs, cadeaux fiscaux pour les patrons
Depuis 5 ans, comme ses prédécesseurs, le gouvernement applique la règle de base du capitalisme : baisser les salaires sous prétexte de compétitivité. Cette politique a été amplifiée par Bruno le Maire avec notamment les ordonnances Macron en automne 2017, qui libéralise le marché du travail au nom de la « sauvegarde de l’emploi » mais le chômage reste aussi haut. Sur un million d’offre d’emploi en octobre 2022, seules 8,5 % concernent des CDI à temps complet ! Le seul objectif est d’obliger les travailleurs à accepter des baisses de rémunérations horaires et et de faciliter aussi les licenciements individuels et collectifs. Tout a été fait pour faire pressions sur les revendications salariales et syndicales. Ces pressions sont d’autant plus importantes pour les travailleurs les moins qualifiés car ils sont facilement substituables, plus vulnérables à la libéralisation du marché. C’est ce qu’on voit dans la restauration où le patronat déplore 300 000 postes non pourvus mais évidemment il ne parle pas des bas salaires ni des horaires impossibles qui sont la principale raison de cette « pénurie ».
Le gouvernement fait absolument tout en son pouvoir pour que les employeurs n’augmentent pas les salaires les plus modestes mais reconnaît pourtant que ces salaires sont bas puisqu’ils ont augmenté les primes d’activités pendant la crise des Gilets Jaunes, mais sans aucune exigence envers les entreprises, qui n’ont pas vu leurs charges augmenter.
Ces mêmes entreprises ont bénéficié de plusieurs cadeaux en matière fiscale ! Pendant son quinquennat, Macron a tout fait pour préserver les intérêts de ses amis les capitalistes puisque les plus riches ont pu bénéficier ; de la fin de l’ISF sur les revenus mobiliers, de la baisse de l’impôt sur les revenus du capital dès 2018 et pendant quatre ans, de 3 milliards de baisse de la taxe d’habitation inscrite au PLF 2022 et qui concerne les 20 % de la population aux revenus les plus élevés, quant aux plus modestes, ils sont largement oubliés de cette politique puisque leur charge fiscale est d’abord portée par les taxes indirectes (TVA…) qui, elles, n’ont pas été modifiées.
Augmentation des salaires et des retraites, blocage des prix !
Il y en a assez de toutes ces politiques qui nous précarisent encore plus ! Si Macron arrive à faire passer toutes ces lois, c’est parce que nous, travailleurs nous ne sommes pas armés face à ces politiques et ces patrons qui nous exploitent !
Les syndicats doivent enfin se saisir de la question de la hausse des prix, des bas salaires, et des mauvaises conditions de travail des travailleurs.
- Pour une campagne de masse exigeant la hausse du SMIC et des salaires en général ! Pas de salaire en dessous de 1500 €, indexation des salaires sur l’inflation !
- Pour la baisse des heures de travail, à 32h/semaine, pour embaucher à temps complet et avec maintien du salaire
- Pour le contrôle des prix, avec des comités mis en place par les syndicats, les associations de consommateurs, la fin de la TVA sur les produits de première nécessité !
- Pour la baisse des prix de l’énergie et leur blocage
- Pour la renationalisation des secteurs du gaz, de l’électricité, pour que cesse la course au profit sur le dos des travailleurs et des usagers
Ces campagnes doivent non seulement être menées dans les entreprises mais aussi auprès des travailleurs des toutes petites boites et de la population. De manière à construire une grande journée de grève et de discussion sur un plan d’action et de revendications intégrant l’ensemble du mouvement ouvrier (tant syndical, que politique et associatif) et même envisager la création de comités de lutte pour discuter et atteindre ces objectifs.