Les luttes dans les entreprises ou dans les services publics ne se traduisent pas encore par un mouvement généralisé. Alors que Macron a été élu de manière minoritaire, et qu’il n’a pas de soutien fort dans la population, il n’y a pas de force politique qui réussit à incarner une véritable opposition de masse.
Certes les députés France insoumise et PCF s’opposent régulièrement aux mesures de Macron mais ça reste une poignée de députés, porte parole des mécontentements et des luttes mais pas une alternative de gouvernement.
Côté syndical, il y a là aussi des initiatives. Mais elles sont isolées, sans lien entre elles (chaque semaine sa branche d’industrie). Alors qu’il faut l’unité dans la lutte, des initiatives sont vue comme concurrentes par certains dirigeants syndicaux ou politiques, comme les manifestations du 21 septembre de la CGT/Solidaire et du 23 septembre de la France insoumise.
L’absence d’un programme clair face au gouvernement et contre le capitalisme, et certainement aussi la crainte de ne pas pouvoir contrôler la bataille qui serait engagée expliquent cette indécision. Cela dépasse le champ syndical. Ainsi, l’approche ouverte de la part de Mélenchon et de la FI, qui compte de nombreux syndicalistes en son sein, était positive en proposant de mobiliser pour une grande marche nationale derrière les syndicats à Paris. Elle a été stupidement rejetée. La critique de Mélenchon à l’égard de la faiblesse de la riposte syndicale peut être juste mais elle peut être mal perçue si ce n’est pas accompagné de nouvelles propositions de discussions larges et ouvertes pour un front commun de tout le mouvement ouvrier contre la politique de Macron.
De fait, ce sont les tensions, la division et la confusion qui dominent entre et au sein des organisation politique de gauche et des syndicats. A ce jeu, on sera tous perdants.
Pour un front uni
La France insoumise a eu raison de faire une marche le 23 septembre rassemblement plus de 100 000 personnes. Les autres organisations auraient du s’y joindre. Cela aurait renforcé le mouvement mais aussi ouvert la question du programme à opposer à Macron. Cela aurait aussi permis que soit posé dès maintenant la question cruciale : comment former une alternative à Macron, un gouvernement des travailleurs, des jeunes, des retraités, de tous ceux, majoritaires dans cette société, qui n’en pleuvent plus des politiques au service des riches.
Mais aussi parce que c’est lié, un formidable appuis pour les luttes en cours et pour construire le rapport de force face aux ordonnances de la loi « travail » 2. Mais cela a été rejeté, y compris par le « front social » qui parle pourtant d’organiser sa propre manifestation un samedi aussi, à Paris aussi, contre « Macron et son monde » aussi…
Les prochaines grèves et manifestations, peuvent être utilisées et saisies par les travailleurs, les jeunes, les victimes de la disparition des contrats aidés, de la baisse des APL etc. pour rassembler largement tous ceux et toutes celles qui ont les mêmes intérêts et les mêmes aspirations.
La FI ne peut certes pas prétendre être la seule force politique d’opposition à Macron, tout comme la CGT n’est pas le seul syndicat à s’opposer à l’exploitation capitaliste. Mais ce sont ces forces là qui ont le plus d’audience et on ne peut pas penser construire une alternative à Macron et au Medef, sans que la discussion se fasse avec et au sein des principales forces du mouvement politique, syndical et social et de manière large et démocratique.
Avec l’unité des partis et syndicats du mouvement ouvrier, il ne s’agit pas de faire croire qu’on est tous d’accord mais de savoir se rassembler sur des objectifs communs : la défaite de Macron et de sa politique. C’est le premier pas pour construire un rapport de force suffisant pour dégager Macron et le remplacer par un gouvernement au service des travailleurs et de la population.
Le comité national