Irak

On est bien loin du  » non à la guerre  » proclamé par l’axe franco-russo-allemand. Accepter la motion américaine à l’ONU revient à entériner la guerre. L’administration Bush avait de nouveau besoin de cette vieille organisation afin de légitimer son occupation.

Article paru dans l’Egalité n°104

Bien sûr messieurs Chirac et de Villepin crient haut et fort à l’action quasi humanitaire d’aide à la population irakienne. Mais l’on voit bien qu’ils ont tous traîné les pieds afin de se rendre à la conférence de Madrid qui à la demande du secrétaire général devait trouver les 56 milliards de dollars qui permettront la  » reconstruction  » du pays et en premier lieu la remise en place des infrastructures pétrolières. Dans la réalité, l’argent promis est en grande partie sous la forme de prêts !

Les économistes prévoient que le pétrole irakien pourrait seul en 5 ans épurer cette dette, mais sans qu’une seule goutte ne soit distribué au peuple. Le contrat juteux de la reconstruction est déjà aux mains du géant du BTP Betchel, une firme très proche de Bush puisque son vice président à été à son conseil d’administration. Cette demande officielle à l’ONU entre dans une théorie marketing du « win-win » (gagnant – gagnant), l’argent récolté à Madrid devant être réinsufflé dans une économie américaine en crise. Il n’y a donc rien à gagner pour les bourgeoisies occidentales, pas de marché, pas de bénéfices ! Pour l’instant, on ne parle pas de l’envoi de troupes européennes, même si les espagnols et les polonais nos futurs partenaires sont déjà présent.

Il est sur que la présence de nouvelles troupes ne sera pas un frein aux attentats qui ensanglantent l’Irak. Ces attentats se structurent de plus en plus et sont de plus en plus meurtriers, atteignant le pic de 5 attentats en une journée. Les soldats présents sur place ressentent, malgré les consignes la pression de la population et le fait qu’ils sont de plus en plus mal acceptés. Ce qui n’est pas non plus pour les rassurer, c’est que Bush lors d’une interview a déclaré que les Etats-Unis pourraient rester en Irak aussi longtemps qu’en Allemagne ou au Japon. Même si son gouvernement ne parle pas d’occupation, les troupes ont de plus en plus l’impression de s’enfoncer dans une guerre qui ne porte pas son nom.

Le haut commandement américain commence à concevoir que cette  » restauration de l’espoir  » risque de prendre du temps et que les « terroristes » ne pourront pas toujours « être des étrangers ». Peu familiers avec le Moyen-Orient, ils ont fait appel à la filmographie française, en projetant  » la bataille d’Alger « , là où les paras français  » sécurisèrent  » la ville après des tortures, et des assassinats arbitraires. Ce qui ne laisse présager rien de bon !

Par Arnaud Benoist