Interview de Bigdou, membre de la Gauche Révolutionnaire et employé de rayon dans un supermarché

Bigdou est membre de la Gauche Révolutionnaire et employé de rayon dans un supermarché. Nous lui avons demandé quelles ont été les conséquences du confinement et de la crise sanitaire dans son magasin.

Bonjour Bigdou, est ce que tu peux nous décrire tes conditions de travail en temps normal et vos salaires ?

Je travaille dans la grande distribution à Clamart dans le 92. Beaucoup de salariés sont payés aux alentours de 1300 euros pour un temps plein. Pour les rayons on bosse toujours 6heures par jour, 6 jours de suite et en horaires décalés. Pour les employés de caisse, ça peut être plus quand ils bossent le dimanche.

Comment c’est passé le début de l’épidémie chez vous ? Quelles ont été les réactions des collègues ? Aviez vous des protections ?

Au début c’était vraiment compliqué ; il n’y avait pas de protection malgré nos réclamations au patron. Certains de mes collègues et moi avons dû nous mettre en arrêt maladie car c’était compliqué de faire appliquer le droit de retrait. Même si on gagne moins, on l’a fait pour notre sécurité et celle de nos familles. Ceux qui sont restés ont fait des horaires de fou pour compenser le manque de personnel et je ne sais pas si ils seront payés en heures supplémentaires.

Comment cela se passe aujourd’hui ?

Après trois semaines en arrêt maladie et quand il y a eu des protections, on a reprit le travail mais on a demandé à travailler la nuit pour ne pas être en contact avec les clients. Le patron a accepté mais on n’est pas payé en horaires de nuit. Certains commencent à 22h pour finir à 5h, d’autres 3h-10h ou encore 5h-11h . Les employés de caisse eux n’ont pas le choix et sont toujours au plus près du danger.

Certaines enseignes et le gouvernement avaient dit qu’il y aurait une prime de 1000 euros pour ceux qui ont travaillé pendant le confinement. On apprend que les enseignes qui s’étaient engagé sur cette prime reviennent en arrière. Qu’en penses-tu ?

Ça a peut être été une source de motivation pour certains et ils vont être en colère. Pour nous qui étions en arrêt on ne s’attendait pas à l’avoir mais on a repris avant la fin du confinement et on devrait l’avoir. Le vrai problème c’est que nos salaires sont faibles et nos conditions de travail fatigantes.

À la Gauche Révolutionnaire, nous sommes pour que la prime de 1000 euros (précédent article) soit distribuée dans la Santé, la grande distribution et tous les secteurs qui l’exigent. Mais il doit surtout y avoir de réelles augmentations de salaires : + 300 € pour tous ! Et pas de salaire sous 1500 € nets.

Il faut construire des syndicats combatifs dans tous les secteurs et entreprises comme dans la grande distribution pour permettre aux travailleurs de s’organiser et de lutter !