Kanaky: mobilisation pour stopper le virus

La Nouvelle Calédonie/Kanaky et Tahiti sont des collectivités d’Outre-mer à statut particulier, avec des compétences notamment en matière de santé. Leurs gouvernements ont pris vite des mesures de confinement en stoppant les arrivées et les départs d’avions ou de bateaux, et en mettant en place de quatorzaines. Cela a fortement ralenti la propagation du virus et a permis un déconfinement plus rapide. Mais surtout en Kanaky, c’est la pression de la population kanake, la plus précarisée, mobilisée dès mars qui a permis de stopper les débarquements de voyageurs extérieurs ou de la relève de militaires venant de France. Il n’y a eu que très peu de confiance dans la gestion du gouvernement. Des barrages étaient aussi installés sur les routes. Les liaisons entre les îles Loyauté et la Grande Terre ont été interrompues à l’initiative des autorités coutumières Kanak.
Mais il fallait faire tourner l’économie et notamment les mines de nickel. Cela s’est fait au détriment des conditions de travail et d’hébergement des salariés au péril de leur santé.

La crise économique va toucher aussi Tahiti et la Kanaky

Si Tahiti a refusé un prêt du gouvernement français, la Nouvelle-Calédonie, dirigée par un seul gouverneur, a accepté les 28,6 milliards de Francs-Pacifiques (environ 240 millions d’euros), en contre-partie de « réductions des dépenses » et des exigences « d’équilibre » de l’assurance maladie dont la compétence ne relève pas de Paris. À quelques mois du nouveau référendum d’indépendance, l’État français maintient sa politique coloniale.