Haïti, face aux gangs, quel programme pour le mouvement ouvrier ?

Premier pays à avoir fait une révolution victorieuse contre l’esclavagisme et à avoir proclamé une république, il y a 220 ans, Haïti est toujours resté un lieu de combat incessant contre une bourgeoisie revancharde et fait face à un impérialisme d’une violence sans limite. Les soi-disant aides internationales pour enrayer la misère et la faim ont plongé les Haïtiens dans une dépendance complète à l’impérialisme, sous couvert de missions humanitaires.

L’état, ne vivant que de fonds d’investissement extérieurs, a totalement dévasté l’économie du pays. Les politiciens au pouvoir en ont profité pour accumuler des fortunes personnelles et ont fait appel à des milices privées pour mater les masses pauvres.

Ces milices, aussi appelées « gangs », ont réussi à mettre le grappin sur les ressources en utilisant une rhétorique populiste de combat contre un gouvernement corrompu. Aujourd’hui, ils détiennent 80% du territoire et ils utilisent la terreur contre tout ce qui les entrave avec, en 2023, 2500 meurtres, 300 enlèvements et des milliers de viols. Des milices d’autodéfense s’organisent dans les quartiers pour lutter contre les gangs et elles sont en train de les faire reculer. Elles n’ont aucun soutien du gouvernement ni de la « communauté internationale » qui disent qu’elles n’ont pas de légitimité pour faire justice elles-mêmes.

Les comités d’autodéfense doivent essayer de se coordonner car ils ont raison d’accuser l’État d’être le responsable de la prise du pouvoir par les gangs et de refuser une intervention extérieure car la communauté internationale n’a aucune autre source d’intérêt que l’impérialisme. Il faudrait que les comités d’autodéfense appellent les masses à se constituer sur tout le territoire pour devenir les nouvelles forces de protection de la population et porter un programme économique de contrôle des importations et de mise en propriété publique de tous les capitaux internationaux et du secteur bancaire. La seule voie pour sortir de la barbarie, c’est une Haïti socialiste qui pourrait inspirer la révolution dans les Caraïbes et au-delà !