Capitalisme et militarisme : vers une troisième guerre mondiale ?

L’année 2022 aura atteint un triste record, celui des dépenses militaires les plus hautes jamais effectuées au niveau mondial : 2040 milliards d’euros, soit, 2,2% du PIB mondial, selon le rapport de l’Institut international de recherche sur la Paix (SIPRI).

À l’échelle de la planète, c’est la 8ème année de hausse consécutive des dépenses militaires. La part des États-Unis représente à elle seule, 39% de ces dépenses, suivi par la Chine (13%) qui accroît fortement ses capacités navales, la Russie (3,9%), l’Inde (3,6%), l’Arabie Saoudite (3,3%), le Royaume-Unis (3,1%), l’Allemagne (2,5%) et la France (2,4%).

Le coût de la guerre, dans cette période d’accroissement de la conflictualité, représenterait près de 13% du PIB mondial en 2022 selon le Global Peace Index publié fin juin par l’Institut pour l’Economie et la Paix (IEP). Aujourd’hui, ce sont 91 pays, sur 193, qui sont impliqués dans un conflit armé.

Mais au-delà du coût financier, ce sont les pertes humaines qui importent, touchant toujours plus les civils : le nombre de décès dus à la guerre a presque doublé en 2022 par rapport à 2021, essentiellement à cause de la guerre en Ukraine et en Éthiopie, avec 238 000 morts répertoriés.

« Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage »

La guerre est l’état quasi-permanent du capitalisme : guerre impérialiste et (dé)coloniale, guerre entre pays, nations et peuples dominés pour s’arracher les miettes que les pays impérialistes leur laissent, guerres inter-impérialistes pour le partage du monde, de ses ressources, des marchés… Il n’y a pas de période (longue) sans guerre dans l’histoire du capitalisme.

Non pas que fondamentalement les capitalistes individuellement souhaitent, planifient et organisent la guerre au sein de cabinets occultes, mais, malgré la mondialisation de l’économie, les entreprises capitalistes, même multinationales, restent rattachées à l’état-nation. Les gouvernements mettent donc en œuvre des politiques de défense des intérêts de leurs capitalistes (politiques protectionnistes, politiques impérialistes). Ces décisions politiques créent inévitablement des tensions qui s’accroissent en période de crises profondes, rendant inévitable une confrontation directe entre les pays dominants impérialistes, pour aboutir à un nouveau partage du monde.

Il est difficile de dire si le monde aujourd’hui est au bord du précipice d’une nouvelle boucherie militaire mondiale. Néanmoins, les conditions s’accumulent, avec une crise économique structurelle mondiale, la crise environnementale, les crises politiques successives. Les tensions impérialistes s’accroissent. La guerre en Ukraine en est un exemple. Les tensions de plus en plus fortes en Mer de Chine aussi.

Le capitalisme n’offre aucun avenir de paix durable. Seule une société égalitaire, sans classe et sans état, au-delà des frontières, débarrassée de la propriété privée des moyens de production offre une perspective d’avenir à l’humanité : le communisme qu’imposera la révolution socialiste !

Article paru dans l’Égalité n° 217, par Yann Venier