Brèves internationales : Italie, Allemagne, Belgique, Nigéria, Bolivie

Italie : Nouvelle grève générale le 21 février

“Stoppons le gouvernement Berlusconi, Bossi, Fini” ont appelé nos camarades italiens de Lotta per il socialismo lors de cette nouvelle journée de grève générale. C’est dans un contexte de crise économique qui se généralise, convergeant avec la lutte contre la guerre en Irak, que les travailleurs italiens se sont encore massivement mis en grève. Nos camarades ont mis en avant les mots d’ordre : Non à la guerre pour le pétrole Etendons la contestation Aucune concession à la Cofindustria* Non aux privatisations Article 18 pour tous les travailleurs (loi qui limite les licenciements) Non à la guerre en Irak Après les 3 millions de manifestants du 15 février, ce sont maintenant des comités de travailleurs anti-guerre, en particulier dans le rail, qui mènent des actions de masse contre la guerre, par exemple en bloquant des convois de transports de matériel militaire.
*Le MEDEF italien

Allemagne : 10 000 étudiants en grève à Stuttgart le 25 février

Grève dans les facs, grève dans les usines, voilà notre réponse à votre guerre  » scandaient les étudiants lors de cette journée d’action organisée par Les jeunes contre la guerre, organisation impulsée par nos camarades de SAV (Sozialistische Alternative).

Belgique : Barrage anti-fasciste à Leuven

Le 27 février, plus de 1000 jeunes manifestants, encadrés par nos camarades du LSP/MAS, ont pu bloquer une manifestation du NSV (Etudiants Nationalistes, proches du Vlaams Blok néo-fasciste). Seuls les canons à eau de la police dirigés sur les contre-manifestants ont pu permettre aux fascistes de regagner piteusement leurs cars. Le succès de cette contre-manifestation a montré la force du mouvement anti-fasciste, partie intégrante du mouvement anti-capitaliste et anti-guerre.

Nigéria : Nos camarades en campagne

Malgré de nombreux obstacles (manque de moyens, augmentation des droits d’inscription), le National Conscience Party (NCP), dont fait partie le Democratic Socialist Movement (DSM) de nos camarades nigérians du CIO, a pu présenter des candidats aux élections législatives d’avril prochain. Le NCP est une coalition représentant une réelle opposition au pouvoir en place, et dont les membres sont des travailleurs issus des couches populaires. Le NCP lutte pour les droits civils et contre la corruption, refusant par exemple d’acheter des votes, ce que font tous les autres partis en course. Les candidats du NCP ont souvent été emprisonnés au cours de leurs luttes contre les régimes successifs, militaires ou civils.

A Lagos, le 1er février, 1200 manifestants se sont réunis pour soutenir le lancement de la campagne du NCP. C’étaient surtout des jeunes, pour la plupart venus d’Ajegunle, un quartier ouvrier pauvre de Lagos aux ethnies très mélangées. Au cours de cette manifestation, nos camarades ont vendu plus de 300 exemplaires de leur journal.
A l’intérieur du NCP, le DSM défend une politique socialiste, indispensable pour permettre de mettre en œuvre le programme du NCP  » d’abolir la pauvreté « .

C’est dans ce contexte que l’on a appris fin janvier la réintégration de notre camarade Rufus Olusesan. Il avait été licencié arbitrairement le 7 décembre dernier par la direction de Nexans Kabelmetal à Lagos. 8 jours de grève ont complètement bloqué les activités de l’entreprise à partir du 16 janvier. Les travailleurs exigeaient la réintégration de Rufus et le renvoi du directeur des ressources humaines responsable de son licenciement. La direction fait pression par tous les moyens pour empêcher l’activité des militants, par exemple, en accord avec des dirigeants s’organisations syndicales pro-patronales, en prélevant 1000 nairas (soit 7,25 euros. Le PNB par habitant est de 280 euros – en France : 26 300 euros) de cotisations syndicales de leur salaire ou en entamant des plaintes pour  » insubordination « . La réintégration de Rufus est une victoire dans ce contexte difficile, et les travailleurs exigent toujours le départ du directeur des ressources humaines et le remboursement des 1000 nairas.

Bolivie : L’Amérique latine toujours en ébullition

Après l’Argentine, le Venezuela et le Chili, c’est au tour de la Bolivie de connaître la contestation sociale. A l’origine des troubles qui ont fait une trentaine de morts et plusieurs centaines de blessés, une manifestation de policiers à La Paz. Celle-ci avait été appelée lorsque le Président Gonzalo Sanchez de Lozada, membre du Mouvement nationaliste révolutionnaire (parti libéral), issu d’une riche famille de propriétaires miniers, avait annoncé la mise en place d’un impôt de 12,5% sur le revenu des 750 mille fonctionnaires afin de tenter de ramener le déficit public de 8,5% à 5% comme l’exige le Fonds monétaire international (FMI). La manifestation des policiers a dégénéré en affrontement avec l’armée.

Des milliers de manifestants sont alors sortis dans les rues. Il s’en est suivi deux jours d’émeutes. Face à cela, la centrale syndicale unique (COB – Centrale ouvrière bolivienne), l’opposition de  » gauche radicale  » et les dirigeants des paysans producteurs de coca ont appelé à une grève générale. La situation a abouti à la démission du gouvernement. Le Président en a reformé un plus réduit composé de libéraux, de populistes de droite et de sociaux-démocrates mais qui ne rompt pas avec le précédent puisque le programme d’austérité est toujours à l’ordre du jour, ainsi que les privatisations.