Les salariés de Lafarge (première entreprise mondiale de matériaux de construction) ont été en lutte durant une semaine, un mouvement historique, jamais vu depuis 1973. Après avoir subi la crise économique de 2008, l’entreprise a vu refleurir son bénéfice qui a atteint entre 20 et 30 millions d’euros en 2017. Richesse qui filait droit dans les poches des actionnaires si les salariés n’avaient pas lutté pour arracher un minimum de partage.
Début du blocage le mardi 28 février : restructuration, suppressions d’emplois et conditions de travail étaient au centre des revendications. 9 des 10 sites bloqués étaient à l’arrêt total, les grévistes de la CGT et FO ont bloqué 7j/7j et 24h/24h : » Rien ne rentre, rien ne sort « .
Le dimanche suivant, un pas vers la direction a été fait en rallumant certains fours à Port La Nouvelle (Aude).
Le lundi à midi, au Teil (Ardèche), 75 grévistes (60% des salariés du site) siégeaient à l’AG où ils ont reconduit la grève au lendemain, avec la volonté de durcir le mouvement une semaine de plus si rien n’était lâché.
La direction s’était terrée dans un mutisme, mais au vu de la durée de cette grève exceptionnelle, la pression tenue et le geste de la part des salariés, elle a été forcée aux négociations. La dénonciation des accords commerciaux passés avec Daesh a certainement aussi pesé dans la balance (cf. banderole des salariés).
Après 6 h de négociations (de 16h à 1h du mat’) les salariés ont gagné !!! 2 % d’augmentation générale, une augmentation de la prime d’intéressement de 900 euros et la moitié des heures de grève récupérées !
Mardi 6 mars à 8 h les barricades étaient levées.
Nous ne pouvons que nous réjouir de cette victoire contre le capitalisme, en espérant qu’elle en inspire beaucoup d’autres !!!
Par Fanette