Annonce d’une hausse du SMIC : Pas assez pour les salariés, mais déjà trop pour les patrons !

Pour les intéressés, la hausse de 3,05 % du SMIC au 1er juillet, c’est tout au plus un chouia d’augmentation A peine plus que la hausse des prix dont le calcul officiel n’intègre même pas l’essence !

Article paru dans l’Egalité n°120

Pour Laurence Parisot, la patronne des patrons, c’est une hausse  » un chouia trop élevée « . Et Denis Gautier-Sauvagnac, son bras droit chargé des affaires sociales du Medef, par ailleurs présidents de l’Union des industries métallurgiques et minières, nous prétend que  » l’augmentation régulière du SMIC est une des explications de l’augmentation du chômage pour les salariés les moins qualifiés « . C’est vrai, ça ! Si le Smic, en salaire brut, était resté au même niveau qu’il y a 20 ans il serait à 604 euros au lieu des 1254 d’aujourd’hui. Alors que déjà ce salaire est si faible que plus de 60% des smicards ne peuvent pas partir en vacance chaque année. Ce qui intéresse Gautier-Sauvagnac ce n’est pas l’emploi des salariés peu qualifiés, mais bien comment les payer le moins possible.

Le Figaro Economie du 27 juin qui cite ces pontes du MEDEF ne précise pas quelles sont les autres explications de l’augmentation du chômage des salariés les moins qualifiés. Ni les causes de l’augmentation du chômage des salariés plus qualifiés voire très qualifiés qui n’est pas moins massive. Et là, l’augmentation régulière des salaires ne peut pas être incriminée puisque dans la même page du journal, on lit que, selon la Banque des Règlements internationaux,  » en trente ans, le partage de la valeur ajoutée créée dans les économies industrialisées a évolué défavorablement pour les salariés « . En langage plus compréhensible : la part des salaires baisse et celle des profits augmente.

Les stocks-options, les parachutes en or des PDG, les dividendes des actionnaires n’y seraient-ils pas pour quelque chose ? La BRI ne va pas jusque là. Elle se contente d’évoquer les progrès technologiques, la concurrence des économies émergentes et des immigrants (dans la mesure où ils sont maintenus dans la clandestinité et le travail au noir) et le chantage à la délocalisation (exemple l’Allemagne). Cette politique des bas salaires est au centre de la politique actuelle des capitalistes à une échelle européenne et touche de plus en plus de salariés, avec notamment en France plus de 10 % de travailleurs payés au SMIC et d’autres bien en dessous !

Ce qu’attendent les Smicards ce n’est certainement pas une miette, mais 1500 € net tout de suite. Mais cette revendication, les travailleurs ne l’arracheront pas au gouvernement et au patronat dans des négociations salariales entre « partenaires sociaux » mais dans un mouvement d’ampleur, unissant les travailleurs, remettant en cause la loi du profit et la politique au service des capitalistes.

Par Jacques Capet