540€ d’amende pour avoir soutenu les revendications des hospitaliers

Jeudi 28 mai, un rassemblement a eu lieu devant le siège de l’AP-HP (hôpitaux publics) à Paris. Quelque 200 personnes étaient présentes, à l’occasion d’une réunion du Comité Technique Central, durant laquelle les syndicats de personnel (soignants et non soignants confondus) étaient venus défendre leurs revendications. Les deux syndicats CGT et FO ont fait des prises de parole pour défendre la nécessité d’augmentations de salaire de 400€ pour tous les personnels (soignants, mais aussi administratifs, techniques, du nettoyage, etc), la réouverture des lits qui ont été fermés en masse surtout depuis la réforme de l’AP-HP conduite par son président Martin Hirsch depuis 2015. Les syndicalistes ont dénoncé la pseudo mascarade des « négociations » organisées par l’AP et le Ministère, dans lesquels ils n’ont aucune confiance (et à juste titre !) et ont appelé à ce que se construise pour le 16 juin la mobilisation la plus large possible dans la Santé.

Quatre militant-es de la Gauche Révolutionnaire, dont deux syndiqués CGT, sont venus apporter leur soutien et distribuer des tracts (vous pouvez lire le tract ici) appelant à ce que « tous les travailleurs qui ont aidé à lutter contre la pandémie (Santé, Ehpad, Aide à domicile, nettoyage…) reçoivent la prime de 1500€ et voient leur salaire augmenter. Il faut des embauches ! ».

Au moment de quitter le rassemblement, la police, qui encadrait la foule de manière très oppressante, nous a mis sur le côté, soi-disant pour un contrôle d’identité et nous ont mis tous les quatre des amendes de 135€ pour « participation à un rassemblement non autorisé dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ». Nous savons également qu’au moins une autre camarade de la CGT a elle aussi été verbalisée.

C’est un comble de voir que les rassemblements et manifestations politiques et syndicales sont interdits, mais que par contre, on a le droit d’aller s’entasser dans les magasins et les centres commerciaux pour dépenser du fric, ou dans les transports pour aller se faire exploiter.

Le côté politique de la répression est très clair. Ils nous ont vu distribuer nos tracts et ont cherché à nous intimider en nous mettant 540€ d’amende. Ils ont vraiment cherché à cibler les militants qui ne ressemblaient pas à des personnels soignants – car mettre des amendes aux « héros » aurait pu révéler encore plus concrètement l’hypocrisie du gouvernement, qui non seulement a passé le plus clair de l’année dernière à ignorer les grèves et réprimer les manifs des hospitaliers, mais refuse toujours d’arrêter la politique de casse de l’hôpital public… même après la catastrophe que nous venons de traverser.

Il est évident que ces amendes ne nous empêcherons pas de continuer à soutenir les justes revendications des hospitaliers et à lutter contre la politique de ce gouvernement dont la seule préoccupation reste les profits des capitalistes. Nous ne comptons pas nous laisser faire ainsi et nous sommes déjà rapprochés de syndicalistes, d’avocats et de collectifs luttant contre la répression lié à ce coup d’État sanitaire.

Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous ! Nous en appelons à toutes celles et tous ceux qui nous soutiennent, qui sont révolté-es contre cette répression politique et anti-syndicale, à nous soutenir.

  • en versant au fonds spécial « contre la répression » :
    • par chèque à « Les amis de l’Égalité, 82 rue jeanne d’Arc, centre 166, 76000 Rouen »
    • par virement (mention répression) sur le compte BRED FR76 1010 7003 7000 2327 0076 061
    • en donnant via la page spéciale sur notre site (paiement sécurisé par CB)
  • et aussi en nous envoyant vos messages de soutien à :

Merci d’avance de votre soutien, la lutte continue, pour une mobilisation et une grève massives le 16 juin ! Le capitalisme est une infection, luttons pour le socialisme !