La catastrophe de Lubrizol laisse un goût amer et la nausée, et pas seulement à cause des fumées. Dans cet accident, c’est le résumé du fonctionnement du capitalisme et de toute l’incohérence qu’il entraîne : la sécurité des travailleurs et des populations au second plan, des institutions incapables de fonctionnement démocratique, un patron richissime qui n’est pas inquiété…
LUBRIZOL : la zone où à démarré l’incendie était confiée à une entreprise sous-traitante comme c’est souvent le cas dans les entreprises dangereuses (nucléaire inclus). Pour faire du profit, les capitalistes se fichent des conditions de travail, et du coup, des possibles accidents.
C’est un scandale ! Nous exigeons que dans les entreprises dangereuses, ce soient les travailleurs avec leurs syndicats et en lien avec la population qui sachent vraiment les dangers et qui imposent l’embauche du nombre nécessaire de salariés. Quant il y a suffisamment de travailleurs pour vérifier ce qui se passe, le risque d’une erreur individuelle est écarté.
LES SERVICES DE L’ÉTAT : On a tous vu l’incompétence du préfet et l’incapacité d’avoir une politique coordonnée de sécurisation de la population. Sans parler des déclarations répétées que tout va bien ou que tout est souscontrôle alors que ce n’était pas le cas. Cette incompétence a commencé très tôt : la sirène n’a été déclenchée que 5 heures après le début de l’incendie, alors que tout le monde était déjà sur le chemin de l’école ou du travail. Et si le vent avait été dans l’autre sens, cela aurait voulu dire que les quartiers de Petit-Quevilly aurait été laissés des heures durant directement dans la colonne de fumée.
C’est un scandale ! Nous aurions dû avoir des masques distribués par la préfecture. Nous aurions dû avoir la totale transparence sur les prélèvements et permettre aux associations indépendantes d’accéder aux relevés. L’ensemble des activités économiques et sociales auraient du être stoppées pendant plusieurs jours à l’exception des activités vitales comme la Santé ou le nettoyage. Scandaleux que l’Université ait ouvert dès vendredi, que la directrice des Dock76 ait obligé les magasins à ouvrir mettant en danger la santé des employé-e-s. Scandaleux que des écoles soient ouvertes ce lundi alors que les gaz tournent toujours.
WARREN BUFFET, troisième fortune mondiale, acheté Lubrizol pour 9,7 milliards de dollars en 2011. Lors de la fuite de 2013, les rapports ont montré à quel point la sécurité n’est pas une préoccupation pour ce milliardaire.
C’est un scandale ! Assez de ces capitalistes ultra-riches qui nous exploitent et qui nous pourrissent la vie et l’environnement. Nous exigeons que Warren Buffet paye, et s’il refuse, que les usines de son groupe soient nationalisées et mises sous contrôle des travailleurs et de la population, pour cesser de produire de manière polluante et dangereuse.Une commission d’enquête indépendante doit se former,constituée de syndicalistes, de pompiers, de scientifiques, de représentants d’associations de défense de l’environnement et d’habitants. Nous exigeons qu’une telle commission ait accès à toutes les informations, et au site de Lubrizol sans aucune restriction et qu’elle travaille de manière publique et transparente, sans contrôle de la préfecture sur elle.
Il y en a assez du capitalisme et de sa dictature du profit qui exploite les travailleurs, détruit notre environnement et met en danger les populations. Assez de ce fonctionnement opaque et anti-démocratique des institutions. Il va falloir changer tout ça ! Nous luttons pour une société réellement démocratique, où les grandes entreprises sont en propriété publique sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleur-se-s et de la population, pour satisfaire les besoins de toutes et tous et non les profits d’une poignée d’actionnaires capitalistes. Nous luttons pour le socialisme, pour un monde démocratique débarrassé de la dictature du profit dont on voit les conséquences terribles aujourd’hui avec la catastrophe de Lubrizol !