Il y a 100 ans, le 21 janvier 1924, Vladimir Ilitch Oulianov, couramment appelé « Lénine », est mort emporté par sa maladie. Il était l’un des plus grands militants marxistes, également connu en tant que grande figure de la révolution russe aux côtés de Léon Trotsky. À la fois révolutionnaire communiste, théoricien politique et homme d’État russe, son apport au marxisme est fondamental pour les militants qui se réclament aujourd’hui de ces idées.
Il fait aujourd’hui l’objet de débats et controverses pour les détracteurs anti-communistes modernes (médias bourgeois, politiciens au service du capital, historiens bourgeois…), tant sur le plan du révisionnisme qui vise à minimiser le rôle des travailleurs dans le déroulement de l’histoire de la lutte des classes, que sur celui des accusations, diffamations qui le présentent comme un monstre mangeur d’enfants au petit déjeuner, qui aurait « massacré ses opposants politiques de sang froid » et conduit à la pire dictature de l’histoire. Ce qui est ironique dans le traitement de Lénine aujourd’hui, c’est qu’il avait lui-même critiqué le sort réservé aux dirigeants du mouvement ouvrier dans l’un de ses ouvrages phares :
« Il arrive aujourd’hui à la doctrine de Marx ce qui est arrivé plus d’une fois dans l’histoire aux doctrines des penseurs révolutionnaires et des chefs des classes opprimées en lutte pour leur affranchissement. Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies ».
Lénine – L’État et la Révolution
Son combat pour le socialisme mondial représente pour la Gauche Révolutionnaire et le Comité pour une Internationale ouvrière une source d’inspiration et des leçons essentielles pour notre combat aujourd’hui.
Débuts en politique de Lénine
La mort de son frère, un militant populiste, pendu en 1887, détermine la vocation révolutionnaire et le mène à la recherche d’une stratégie politique pour changer le monde. Il découvre le matérialisme dialectique grâce aux écrits politiques de Karl Marx et prend conscience à la fois du fonctionnement du capitalisme et de la centralité stratégique de la classe ouvrière dans le processus révolutionnaire.
Dès le début des années 1890, Lénine défend l’idée que le rôle des militants révolutionnaires est d’être là où se trouvent les travailleurs (dans les usines, ainsi que les partis de masse de la classe ouvrière) et militer à leur côté dans leurs luttes (si modestes soient elles) pour leurs salaires ou encore leurs conditions de travail.
Il publie, en 1899, « Le développement du capitalisme en Russie ». Il y explique que la Russie est encore majoritairement paysanne, mais que la classe ouvrière s’y développe rapidement, et que le futur de la Russie était dans le prolétariat urbain. L’accroissement du prolétariat urbain favorisait la création des conditions objectives pour une révolte sociale. Dans les usines, argumentait Lénine, les travailleurs commençaient à développer une conscience socialiste, notamment par l’expérience de la grève.
En 1898 à Minsk, a lieu le Congrès de fondation du Parti ouvrier social démocrate de Russie par 9 délégués. En exil, Lénine ne peut y participer mais soutient le parti et le rejoint. En correspondance avec deux autres déportés, il défend le plan d’un journal politique imprimé qui servirait de moyen de s’adresser aux masses travailleuses. La Gauche Révolutionnaire, avec son journal L’Égalité, reprend cette tradition politique du mouvement ouvrier, c’est-à-dire un journal entièrement autofinancé par ses militants (donc indépendant des médias bourgeois), et utilisé comme outil d’agitation, d’analyses et d’approche programmatique et de discussion avec les travailleurs et les jeunes.
À suivre :
● Partie 2 : Des débuts du « bolchévisme » à la Révolution de 1905
● Partie 3 : De la Première guerre mondiale à l’avènement de 1917 : « Tout le pouvoir aux soviets ! »
● Partie 4 : De la lutte contre la contre-révolution à l’instauration du premier État ouvrier de l’histoire