En 1902, Lénine écrit et publie Que Faire ?, un ouvrage consacré aux questions d’organisation, mais très critiqué par certains marxistes… et Lénine lui-même, qui reconnaîtra s’être trompé. Une scission s’opère au Parti ouvrier social démocrate sur une question organisationnelle importante : faut-il un parti de militants travaillant sous la direction de l’organisation ou seulement en exprimant un accord avec elle ? Les partisans de la première solution sont majoritaires et forment la fraction bolchevik (« majoritaire » en russe) et les minoritaires forment les mencheviks.
Deuxième partie de notre dossier consacré à Lénine. Lire la première partie : Lénine, son combat pour le socialisme mondial et ses leçons pour la lutte pour le socialisme aujourd’hui
En janvier 1905, une manifestation contre le régime autocrate russe est réprimée par la police : des centaines de personnes meurent. Ce qui mène Lénine à penser qu’il faut massifier le parti, qui ne doit pas seulement organiser une minorité de révolutionnaires professionnels, mais tous les militants les plus activistes de la classe ouvrière. À partir de septembre 1905, les grèves à Petrograd voient surgir de nouvelles formes d’auto-organisation, les soviets. Lénine se rend sur place et se bat pour que le parti bolchevik s’enracine parmi tous les travailleurs désireux de se battre. Le parti bolchevik, par son travail militant sérieux auprès de la classe ouvrière, atteint 40 000 militants en 1907. D’ailleurs, c’est le seul courant politique qui défend l’armement du prolétariat.
La défaite, l’exil et la persévérance des militants bolcheviques
Malgré cela, le tsar parvient à repousser la révolution et Lénine est exilé en Finlande, puis en Suisse. Les travailleurs sont gagnés par la démoralisation et de 1907 à 1910, le parti bolchevik chute de 40 000 membres à quelques centaines. Lénine pense que le parti doit maintenir sa cohésion, pour se préparer à la prochaine vague de luttes. Dans un tel contexte, le parti doit être très clair sur les bases du marxisme et sur la compréhension politique. Lénine polémique férocement avec ceux de ses camarades qui se mettent à adopter des idées mystiques. D’un point de vue tactique, Lénine défend la participation des bolcheviks aux élections à la Douma (Parlement de l’Empire russe), pour faire de la propagande et de l’agitation.
À la veille de la Première Guerre mondiale, en 1912, une vague de grèves permet aux travailleurs de relever la tête. Les bolcheviks lancent leur journal : « La Pravda » pour s’adresser aux travailleurs et leur adresser les perspectives socialistes. Le journal, grâce aux efforts de Lénine, se construit une série de correspondants parmi les travailleurs, qui rendent compte des problèmes et des luttes sur leurs lieux de travail.
La Gauche Révolutionnaire avec son journal « L’Égalité », reprend cette tradition politique du mouvement ouvrier, c’est-à-dire un journal entièrement autofinancé par ses militants (donc indépendant des médias bourgeois), et utilisé comme outil d’agitation, d’analyses et d’approche programmatique et de discussion avec les travailleurs et les jeunes.
Extrait de la première partie de notre série d’articles sur les 100 ans de la mort de Lénine : son combat pour le socialisme mondial et ses leçons pour la lutte pour le socialisme aujourd’hui
À suivre :
● Partie 3 : De la Première guerre mondiale à l’avènement de 1917 : « Tout le pouvoir aux soviets ! » [À paraître]
● Partie 4 : De la lutte contre la contre-révolution à l’instauration du premier État ouvrier de l’histoire [À paraître]