Agents de propreté de voie publique, éboueurs, ouvriers paysagistes… ces métiers pourtant essentiels à la vie en collectivité voient leur conditions de travail attaquées de toute part. En premier lieu par le gouvernement avec sa casse de la fonction publique, qui impose l’augmentation du temps de travail à 1607 heures à tous les agents, et ce sans augmentation de salaire, se traduisant donc par des vols de jours congés et/ou des minutes de travail supplémentaire chaque jour. Encore plus de travail gratuit, en somme.
Articles paru dans l’Egalité n°209
Bras de fer avec les mairies
Face à cette attaque, la mobilisation des agents a pu être massive mais aussi très éparpillée. Des services entrent en grève les uns après les autres à Lyon, Marseille, Paris, Saint-Nazaire, Pontivy, la liste est longue… Il n’y a pas eu de journée nationale de lutte, laissant la bataille se faire dans les différentes communes et ne permettant pas de construire un immense rapport de force dans tout le pays. Les mairies font donc tout pour appliquer cette loi. Obsédées par les coupes budgétaires, elles y voient l’occasion de casser les travailleurs. Certaines mairies, prétendument de gauche (PS, EELV…), font mine d’être contraintes d’appliquer la loi mais le font en réalité avec au moins autant de zèle que les mairies de droite ou macronistes.
D’une attaque à une autre…
À Rouen, Mayer-Rossignol (PS) cherche clairement à réprimer les grévistes et leurs syndicats combatifs, particulièrement la CGT. Le PS veut « encadrer le droit de grève » : il faut y comprendre casser le droit de grève. Les territoriaux, qui ont des salaires très bas, ne pourront plus faire une heure de grève, mais devront perdre la journée entière et en plus assurer un service minimum. C’est le même mépris que Macron, au final.
Nous devons construire un rapport de force, dans tout le pays. Une journée nationale de grève est prévue le 31 mars, il faut la saisir pour stopper les plans de Macron et des maires, qui malgré les apparences font en fait sa politique !
Oui, on peut refuser les 1607 H !
En Seine-Saint-Denis (93), cinq maires continuent de refuser l’application des 1607h. Ils ont été assignés par la préfecture et convoqués le 19 janvier au tribunal administratif. Patrice Bessac, le maire de Montreuil (PCF) a justement rappelé : « On a, excusez-moi, d’autres chats à fouetter que de se retrouver ici. On pouvait bien attendre quelques mois pour laisser passer cette période très dure, durant laquelle ce sont nos territoriaux qui ont sauvé le pays ! ». Car à Montreuil, ça aboutirait à augmenter le temps de travail des agents de 14 minutes (par jour) et à une perte de cinq jours de vacances à l’année, alors que la grande majorité ont déjà leurs salaires gelés depuis 15 ans !