USA : Clinton ou Trump, la politique du moindre mal a fait son temps !

thLes États-Unis ne sont pas épargnés par la crise. Et le fossé entre riches et pauvres s’est encore creusé sous Obama : 25 % de la population vit dans la pauvreté. Une consultation chez le médecin coûte en moyenne 100 dollars (sans compter l’achat des médicaments) ! Avec un salaire horaire à 7,25 dollars de l’heure, il faut souvent travailler 80 h par semaine pour payer les factures.

Des luttes plus nombreuses et plus politiques !

Des grèves dans les fast-foods pour l’augmentation du salaire minimum se sont développées pour les 15 dollars de l’heure. Elles ont été victorieuses dans plusieurs états. Elles sont même devenues un des symboles de la résistance contre les bas salaires et l’exploitation à l’échelle mondiale. Une autre lutte tient le haut du pavé : les mobilisations depuis les émeutes à Baltimore en 2013 contre les brutalités racistes de la police à l’égard des noirs.100 afro-américains sont tués en moyenne chaque année par la police. Un véritable mouvement politique, Black Lives Matter, s’est formé est s’est fédéré au niveau national pour dénoncer et résister face aux meurtres racistes de la police. Ce mouvement a pris tant d’importance et de profondeur qu’il se déroule sous la présidence d’Obama, un président noir qui n’y a rien changé !

Aux Etats-unis le capitalisme poursuit ses ravages notamment environnementaux. La construction d’un pipeline de pétrole à 4 milliards de dollars sur des terres agricoles qui ont déjà été abusées par les gaz de schiste est une catastrophe écologique. Le risque de pollution des eaux va rendre les terres incultivables par les populations locales. Tout ceci a fait monter la colère et mobiliser des milliers d’Amérindiens, de paysans et de militants contre ce projet.

Ainsi les luttes pour un salaire décent avec les campagnes pour les 15 dollars de l’heure, le mouvement Black Lives Matter, la lutte et l’occupation du site contre le pipeline dans le Dakota du nord démontrent la volonté grandissante parmi la population de faire face au capitalisme. Malgré l’élection présidentielle, des mouvements et des luttes se développent à travers tout le pays.

La « battle démocrate VS républicain » : aucun espoir pour les travailleurs et les jeunes

Dans ce contexte, le ras-le-bol contre le bipartisme des démocrates et des républicains est très haut. A tel point que du côté des Républicains c’est l’aventurier milliardaire Trump qui a forcé le passage et a réussi à être leur candidat. Ouvertement raciste, populiste, misogyne, il s’adresse aux déclassés du pays, qui subissent les fermetures des mines de charbon et la dictature féroce des capitalistes. Bien sûr lui aussi est issu du big business, mais faute de candidature réellement contre les multinationales, il a pu prendre cette place. Face à lui, Clinton est la candidate du big business. Elle est aussi millionnaire, son ancrage dans le milieu de Wallstreet est avéré. Et sa campagne a été financée par les grandes firmes transnationales. Elle est clairement là pour appliquer le programme des multinationales et des gros financiers. En réalité, il n’y a pas d’enthousiasme, ni pour l’un ni pour l’autre. Clinton et Trump sont détestés par la majorité de la population et font reposer leur futur score sur le rejet de l’autre candidat. Si on peut comprendre qu’on veuille bloquer Trump, la question de donner tout le pouvoir à Clinton ne se pose plus. Pour de plus en plus de monde, pas question de devoir choisir entre ces deux maux.

Faire entendre la voix des 99% est devenu central

Après la candidature Sanders, la politisation se poursuit, sans lui et malgré lui avec son ralliement à Clinton. Au delà de l’élection, il proposait une révolution politique, seule à même d’arracher le pouvoir au big buisness. Socialist Alternative section soeur de la Gauche Révolutionnaire a réuni plus de 100 000 signatures pour que Bernie Sanders se maintienne comme candidat indépendant car la perspective de la formation d’un nouveau parti, par et pour les 99% contre le 1% était posée.

Dans la suite du soutien massif pour Sanders, Socialist Alternative a choisi de soutenir Jill Stein, soutenue par les Verts. Cette candidature militante permet d’organiser encore ceux qui se sont impliqués pour Sanders et ceux et celles qui veulent en découdre avec le capitalisme. La lutte contre la guerre, le soutien à Black Lives Matter, la gratuité de l’enseignement, la santé universelle, le plein emploi, l’arrêt des grands projets contre l’environnement, l’augmentation des salaires à 15 dollars/h font partie des revendications qui animent la situation politique actuelle. Et elles l’animeront encore après l’élection du 8 novembre. Autour de ces axes, la question de s’organiser dans un nouveau parti contre le capitalisme se pose et la perspective du socialisme face au capitalisme peut être débattue et partagée à une échelle large dans le pays.

Par Mathieu Jardin