Une jeunesse toujours plus méprisée

Un an après le premier confinement, dans l’Éducation, c’est toujours chaotique. Pour ce qui est des conditions d’études, on est toujours en distanciel complet pour la fac, moitié pour les lycéens chanceux. Car l’Éducation nationale n’a pas embauché de nouveaux personnels pour assurer des cours en demi-groupes ou la tenue des TD en présentiel, pendant que les lycéens du privé ont souvent eu tous leurs cours, ce qui est devenu un argument dans les lettres de motiv’ pour ParcourSup !

La politique menée consciemment par le gouvernement creuse encore l’écart entre les élèves, c’est inadmissible ! Aucun moyen pour aider les établissements à mettre en œuvre les protocoles sanitaires. Les dirigeants sont complètement déconnectés de la réalité et ne peuvent pas répondre à nos attentes s’ils refusent de nous entendre. Les blocus qui ont lieu dans les lycées, les protestations des profs et des parents d’élèves sont des preuves que l’organisation actuelle de l’éducation ne convient pas aux besoins de la population. ‌

Pour les exams, certains, notamment les BTS, estiment qu’ils ont été mal préparés au cours de l’année. Ils ont fait un collectif (BTS en détresse) qui réunit 1 700 concernés, et réclament la notation en contrôle continu intégral, ce que le gouvernement refuse parce que « ça baisserait la valeur du diplôme ». Mais c’est la qualité de l’enseignement qui compte, pas la pseudo valeur du diplôme ! Ce refus d’accéder aux demandes d’étudiants organisés, qui se sont réunis pour décider ensemble de ce qui était le mieux pour eux et leur avenir affiche clairement le mépris du gouvernement envers les jeunes. Nous exigeons la suppression des épreuves de bac, et supérieur pour 2021.

Nous serons éternellement reconnaissants envers Macron d’avoir créé le « chèque psy » (3 séances de 45 min en cas de « coup de blues ») en réponse à la détresse étudiante. Pour la ville de Rouen, 5 psy acceptent ces chèques… pour 35 000 étudiants. Avec ça tout ira mieux ! Tout comme les repas au restaurant universitaire à 1 €, mesure qui devrait être permanente. On ne veut pas de fausse charité, ni un pansement sur une plaie béante, on veut un système éducatif qui nous enseigne réellement, et des conditions de vie propices à cela !

On ne se laissera pas gâcher notre avenir, les seuls qui peuvent savoir ce qu’il nous faut, c’est nous : élèves, étudiants et personnels éducatifs ! Seule une organisation sociale et collective permettra d’avoir des classes de 20 élèves, des embauches suffisantes, plus de bourses et de logements pour les étudiants. Battons nous et organisons nous dès maintenant, luttons pour le socialisme !

Par Elemiah, article paru dans l’Egalité n°205

Manifestation devant le lycée Flora Tristan à Noisy-le-Grand (93), après une semaine de lutte