Un logement de qualité pour tous !

dalLe secteur de l’immobilier est en mutation. Depuis le début du millénaire, 4 millions de nouveaux logements ont été construits. On dénombre 2,3 millions de logements vides en 2012, soit une augmentation de 400 000 en 12 ans.

En trente ans, la possibilité d’être propriétaire de biens immobiliers a évolué selon les classes sociales. Pour les milieux les plus modestes, il s’agit d’ avoir le moins possible de charges à payer à la retraite. Pourtant, ils sont deux fois moins nombreux à pouvoir s’offrir cette possibilité. Les classes moyennes, qui se souciaient moins d’avoir à mettre de côté pour leurs vieux jours, ont massivement fait le choix d’accéder à la propriété à cause de la flambée des prix. Les plus riches ont également fait ce choix, il sont deux fois plus nombreux à être propriétaires. Aujourd’hui, toutes classes sociales confondues, le nombre de foyers en cours d’accès à la propriété est en baisse significative : seulement 1 foyer sur 5 est un primo accédant. Les charges liées au logement ont fortement augmenté en proportion sur le budget des ménages aux revenus les plus faibles, pour être quasi nulles pour les plus riches.

Les 150 000 nouveaux logements par an pendant 5 ans, cadeau du gouvernement aux investisseurs!

Des fonds publics pour soutenir la construction et la rénovation de logements sociaux, c’est bien ! Mais pour les financer, l’Etat a fait un grand emprunt auprès des banques liées elles-mêmes aux agences immobilières, gestionnaires et syndics de parcs immobiliers. Est-ce de la philanthropie? La spéculation immobilière et la crise économique aboutissent à la nécessité de créer des logements sociaux : il y a une liste de 1,7 millions de foyers en attente d’attribution. Cela ouvre la voie, à côté des HLM publics, à un secteur bien lucratif pour les promoteurs, surtout qu’ils sont sponsorisés par l’Etat pour trouver les terrains, financer les travaux et s’assurer du versement des loyers. C’est un moyen sûr pour faire fructifier de l’argent sans avoir la crainte d’offrir des crédits à des foyers qui seront peut-être insolvables en raison de la conjoncture économique défavorable.

Un encadrement des loyers dans le privé «organisé» par la loi Duflot est à double tranchant : il réduira des loyers vraiment excessifs mais permettra aux propriétaires d’augmenter des loyers modestes.

L’accès à la propriété sans inégalité, est une lutte de longue date. Mais dans la dernière période, la spéculation dans ce secteur est telle que le nombre de logements vides et de résidences secondaires a augmenté de 37% en 13 ans.

Arrêtons de laisser se creuser le fossé entre les grosses fortunes et la majorité : un logement de qualité pour tous !

Réquisition des logements vides pour la collectivité!

Imposons la rénovation des habitations à la charge des spéculateurs!

Pour une baisse du prix des loyers et des charges, à maximum 15% des revenus !

Par Matthieu J
L’Égalité n°163 (oct-dec 2013)