Sidel-Le Havre : unis, solidaires et déterminés !

piquet de grève Sidel le HavreUne semaine de grève, avec piquet 24 heures sur 24, deux assemblées générales quotidiennes, des concerts, et même un séance de zumba organisée par les femmes grévistes… Les travailleurs de Sidel mènent une lutte à la hauteur de l’enjeu, maintenir l’unité des travailleurs du site pour empêcher les 209 licenciements, un quart de l’effectif. Le site d’Octeville-Le Havre est paralysé. « 95% des salariés soutiennent la lutte », dit Reynald, délégué de la CGT. Et c’est visible : la pause du midi est l’occasion d’un repas collectif au feu de bois et dans la bonne humeur, tant des commerçants, des grévistes ou des anonymes, apportent de la solidarité, jusque des pièces de gibier de premier choix !

Depuis quelques mois, il était clair que la bataille serait inévitable. Dans ces batailles entre prédateurs-actionnaires qui se livrent dans les salons cachés des conseils d’administration des grands groupes (Sidel est une des divisions du groupe Tetra), la destruction de la vie des travailleurs et de leur famille importe peu. Que le prétexte soit une « réorganisation de la production » ou un moins avouable changement dans le montage financier, l’objectif est dans les deux cas de pomper toujours plus de millions sur le dos des travailleurs, au seul bénéfice des actionnaires, basés en Suisse et en Italie. Le site d’Octeville, près du Havre, rapporte déjà 22 millions d’euros par an de dividendes aux actionnaires sur 35 millions de bénéfices et Sidel pèse 1,4 milliards d’euros de chiffre d’affaire au niveau mondial.

Zéro suppression d’emplois !

On sait la suite, surtout au Havre, où les fermetures d’usine et les plans de licenciements ont engendré une misère sociale croissante. Car Sidel, c’est la fabrication des souffleuses pour fabriquer les bouteilles plastiques, mais 70% de l’activité qui en découle est effectuée par des sous traitants. L’impact d’un plan de licenciement, prélude possible à la disparition de l’activité industrielle sur le site d’Octeville-Le Havre, serait donc désastreuse autant pour les travailleurs de Sidel que pour de nombreuses familles.

Construite à l’initiative de la CGT, l’intersyndicale (CGT, CFDT, CGC) mène une lutte unie, indispensable pour faire reculer la direction. Cette dernière rappelle prudemment son attachement au « dialogue social » tout en maintenant sa volonté de supprimer les 209 postes… La réponse des travailleurs, qui font une grève tournante par tranche de production, est exemplaire. Rien n’entre ni ne sort des ateliers depuis lundi 14 décembre.

La grève emblématique des Sidel, alors que des dizaines de grèves similaires ont lieu en France en cette période vient rappeler que empêcher le chômage, c’est d’abord empêcher les licenciements. Des rassemblements de solidarité à l’appel de l’Union départementale CGT aura lieu lundi, et des concerts de soutien sur le piquet pendant le week-end. Non seulement il faut soutenir les travailleurs d’Octeville, mais leur grève montre également la voie et est un encouragement pour tous ceux et toutes celles qui subissent les bas salaires, la précarité, le chantage patronal. Il y a un grand besoin de lutter tous ensemble, unis et solidaires comme les travailleurs de Sidel, qui rappellent à chaque AG les paroles du chanteur Kaddour (HK et les Saltimbanques, qui a envoyé un message de soutien vendredi 18 décembre) : « on lâche rien ! ».

Non aux suppressions d’emploi à Sidel comme ailleurs !

Par Alex Rouillard