Une quarantaine, casés sur le parking par les forces de l’ordre qui ont mis la pression pour qu’on ne puisse pas reprendre le rond-point. Un autre rond-point 50 à 70 personnes. Ce 17 novembre marque le premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes. Le mouvement a été plus massif par le passé mais ceux et celles qui sont mobilisées aujourd’hui sont toujours aussi déterminés. Et les raisons de la colère sortent vite, plus vivantes que jamais. « C’est pas une vie ! » dit une femme gilet jaune, là avec son mari. « Je suis là pour défendre nos libertés ! Même seul je le fais» dit un irréductible, calé sur le bord de la route. La même colère impossible à éteindre !
Discussions autour d’un thermos de café chaud et de l’achat de notre journal l’Égalité au cours de l’échange chaleureux. « Un an que je ne trouve pas de boulot, intérimaire à 55 ans après plus de 30 ans en usine à la chaîne » dit cette femme présente avec son mari ! « Le seul boulot qu’on me propose, c’est de faire les quarts payée au SMIC, ils ne rendent pas compte se lever à 4h du matin, surtout à mon âge… ». « Ça me dégoûte ! ». Son mari lui bosse à Vallourec, une des anciennes grosses boites de la vallée du Cailly près de Rouen. «Là ils sont passés en 20 ans de 800 travailleurs à 150 aujourd’hui après un plan de licenciement, il y a deux ans. Et là il est au chômage partiel !« Maintenant c’est pour nos petits enfants de 19 ans qu’on a peur. J’aurais jamais cru avoir aussi peur… » « Alors le 5 décembre, on sera là. Avant on n’avait jamais fait grève ».
Le 5 décembre est dans toutes les têtes comme une journée de grève et de manifestation qui doit être massive. Mais il y a aussi chez certains, déçus de la mobilisation à Paris hier, samedi 16 novembre, l’idée que si ça ne marche pas le 5, la mobilisation serait morte. C’est clair, c’est la grève qui fait peur à la minorité d’ultra-riches que sert Macron et sa clique. Alors on discute, on essaie de convaincre qu’il faut faire en sorte que cette journée soit une grève réussie, préparée dès maintenant. On dit aussi que des distributions de tracts communes Gilets jaunes et syndicats par exemple sur les entreprises et dans la rue permettraient beaucoup de choses. On pourrait faire que partout le 5 décembre, les grévistes se sentent l’envie et la force de continuer ! Car c’est ce rapport de force qui nous permettra d’obtenir des acquis et de virer ce gouvernement pour un gouvernement des jeunes et des travailleurs. Préparons toutes et tous ensemble le mouvement de masse nécessaire pour faire tomber Macron et toute sa politique !
PEM et Leïla