Pour Renault, un prêt garanti par l’État d’un montant de 5 milliards… et le feu vert donné par le gouvernement pour « restructurer », c’est à dire de supprimer des emplois et fermer des usines.
Ce n’est pas la première fois que le constructeur empoche l’argent public. En 2009 (en pleine crise financière), Renault s’était vu accorder un prêt de 3 milliards par l’État qui a en réalité servi à accélérer le processus de délocalisation. C’est donc une politique déjà bien rodée de distribution d’argent public aux grands groupes capitalistes…. Pour les actionnaires, cet argent permettra de supprimer des postes à moindre coût pour eux, tandis que pour les salariés, ce prêt sera remboursé par de nouveaux jours de congés supprimés ou des semaines à soixante heures…
0 emploi supprimé, 0 usine fermée !
Il est question de 4 600 suppressions d’emplois et plus de 10 000 ailleurs dans le monde. La direction envisageait de liquider plusieurs usines : Choisy-le-Roi, les Fonderies de Bretagne et les sites de Dieppe et Maubeuge. La mobilisation des travailleurs a déjà permis d’arracher des concessions, dont le maintien temporaire de toutes les usines, hormis celle de Choisy. Pourtant elle recycle des boîtes de vitesses et d’autres pièces, une production essentielle. La direction « propose » aux ouvriers d’aller bosser à 60 km de là, à Flins (78). Mais ils vont arrêter d’y produire des voitures en 2024… donc ça voudra dire de nouvelles suppressions d’emplois alors. Pareil à Maubeuge, Renault s’engage à maintenir les emplois jusqu’en 2023, et c’est tant mieux. Mais après ?
Les promesses de Renault et de l’État n’engagent que ceux qui y croient. Et les ouvriers de Renault, eux, n’y croient pas ! Ils savent très bien que si ce n’est pas aujourd’hui, alors ce sera demain. Les syndicats doivent construire la mobilisation générale pour ne rien laisser passer. Hors de question de laisser fermer Choisy ou de laisser supprimer les 15 000 emplois ! Tous les ouvriers et employés de Renault doivent s’unir et lutter contre cela, en se liant à toutes les autres entreprises qui vont connaître des plans de licenciements.
Pour réellement sauver les emplois sur le long terme, il faut nationaliser et exproprier Renault, mais aussi les autres entreprises de l’automobile en France, sous le contrôle des travailleurs et de la population, pour qu’ils puissent contrôler les embauches, les salaires et décider ainsi de ce qui est utile à produire pour toute la société, en lien avec les besoins de transport et la protection de notre environnement.
Par Cécile R. et Christine B.