Aujourd’hui, les 3000 salariés de MoryGlobal sont en lutte. Tous les sites sont touchés et plus particulièrement ceux où il reste des marchandises dans les dépôts. Sur ces sites, depuis une semaine, les salariés tiennent des piquets, occupent les locaux et empêchent les transporteurs de venir récupérer les marchandises,. Ils tentent ainsi de faire pression sur leurs patrons et actionnaires afin d’obtenir des indemnités de licenciement supra-légales à la hauteur des préjudices subis.
Les salariés de chez Mory (devenu Mory-Ducros, puis MoryGlobal) ont subi 3 redressements judiciaires en 4 ans. Ils ne croient plus à la possibilité de sauver l’entreprise. Au final si la liquidation est prononcée par le tribunal de commerce, ce sont 8000 salariés qui auront été virés au fil des ans, sans compter les sous-traitants, pour le plus grand profit des actionnaires en particulier Arcoles Industries.
La direction, et les actionnaires derrière elle, ne veut rien savoir. Le CCE qui a eu lieu lundi 23 mars a tourné court et les organisations syndicales ont quitté la réunion. Les salariés ont prévu d’autres actions. Du côté des propositions de reprise, et c’est le moins qu’on puisse dire, c’est du « foutage de gueule » inadmissible. Malherbes propose de reprendre 141 salariés sur les 3000. Et c’est l’offre la plus importante. Perrenot voudrait imposer la reprise après la liquidation judiciaire, afin de pouvoir reprendre quelques salariés à ses conditions (avec un nouveau contrat de travail, certainement sans reprise d’ancienneté…). A titre d’exemple, sur les 150 salariés du site de Ludres, Perrenot ne reprendrait que 16 salariés !
A Strasbourg, ils menacent de mettre le feu aux marchandises. Ceux de Ludres seront en manifestation dans les rue de Nancy, mercredi matin après avoir effectué une opération escargot sur l’autoroute.
Ce gâchis a pu avoir lieu grâce à la complicité des différents gouvernements d’Hollande qui ont accompagné le démantèlement de l’entreprise par morceau au lieu de s’y opposer fermement et de la nationaliser sans rachat ni compensation financière pour les actionnaires. Mais qu’attendre d’autre d’un gouvernement qui avait lâché en son temps les salariés d’ArcelorMittal ou de Goodyear, et de tant d’autres entreprises, et qui aujourd’hui par la loi Macron veut faciliter les licenciements et désarmer les travailleurs en cassant l’inspection du travail, les prud’hommes…
Par Yann Venier