Le Rojava (littéralement, Kurdistan «de l’Ouest») à la frontière turque s’est constitué pendant la guerre civile en Syrie. Les Kurdes ont formé un gouvernement provisoire pour administrer le Rojava ainsi que des comités démocratiques dans les quartiers. Une charte qui correspond à une constitution met en place une égalité entre tous quelle que soit l’origine nationale, culturelle religieuse ou le sexe. Après la victoire de Kobane fin janvier, les combats continuent. On reprend village après village, mais aussi dans d’autres villes au Nord du pays on combat contre les forces de Bachar el-Assad, avec qui s’achève «la trêve» due à l’affrontement avec Daesh.
Une région stratégique
A Kobane la reconstruction va prendre du temps avant que les réfugiés puissent revenir. Ils font face au gouvernement turc qui a essayé d’empêcher de franchir la frontière aux jeunes kurdes qui voulaient aider Kobané. Plusieurs personnes sont mortes lors des manifestations à la frontière. Erdogan n’intervient pas contre Daesh pour que ceux-ci affaiblissent Bachar el’Assad et dans le même temps Rojava qui est dirigé par le PYD qui correspond au PKK en Turquie. Il vient ainsi seulement d’apporter des armes à l’armée irakienne et espère pouvoir profiter d’une zone tampon pour prendre Rojava. Quant à l’Union Europénne, elle navigue à vue. Elle soutient de manière opportuniste le gouvernement turc et est du coup contre les kurdes. Certains parlementaires français partis en Syrie seraient même prêts à soutenir Assad face à Daesh malgré sa dictature et ses crimes. Certains Etats membres envoient des armes mais seulement aux peshmergas du Kurdistan irakien.
Une politique pour l’ensemble des peuples de la région contre les impérialistes et Daesh
Le PYD ne doit en aucun cas faire d’accord avec les impérialistes occidentaux qui sont responsables de l’instabilité au Moyen Orient et de la montée de Daesh, une des conséquences du chaos laissé après la guerre en Irak. D’autre part ils ne défendent que leurs intérêts économiques notamment via le pétrole dans la région. Leurs bombardements ne sont guère là pour protéger les populations mais éviter la prise de sites qui rapportent. Le PYD a annoncé engager les discussions avec d’autres forces comme l’armée syrienne libre. Il annonce vouloir mettre au premier plan de ces alliances l’égalité et le respect des peuples et le statut de la femme. Il ne faudrait pas oublier l’aspect économique. Les populations doivent pouvoir contrôler les ressources du pays comme le pétrole et les mines. Celles sur lesquelles s’engraissent des dictateurs, les impérialistes et les mercenaires religieux.
La lutte de Rojava peut être porteuse d’espoir pour l’ensemble des peuples de Syrie pour lutter ensemble, avancer militairement et dégager Daesh, Assad et les impérialistes. Seule la mise en avant d’une perspective socialiste peut permettre que les travailleurs puissent vivre ensemble sans exploitation ni guerre et sans manque, en instaurant une société multiethnique, interconfessionnelle et non sectaire.
Par Matthias