Le 16 août lors de son allocution sur l’Afghanistan, Emmanuel Macron a déclaré vouloir « nous protéger contre des flux migratoires irréguliers ». Comme si pour nous, la menace venait plus des personnes fuyant l’horreur que de sa politique !
« crise migratoire », crise du capitalisme
L’histoire de l’humanité est faite de migrations de populations mais sous le capitalisme, les migrations contraintes se multiplient : guerres, répression, pauvreté et maintenant migrations climatiques… D’après un rapport de l’UNICEF publié en août dernier, un milliard d’enfants sont « très fortement exposés » aux impacts du réchauffement climatique.
Quant aux migrations d’Afghans, elles ont été causées par la déroute de l’impérialisme en Afghanistan. Ce dernier n’a jamais réussi à construire et développer le pays. Cet échec a nourri les réseaux talibans, les rendant suffisamment forts pour qu’ils reprennent le pouvoir en quelques années.
Il n’y a pas de capitalisme sans migration
Le capitalisme n’existe pas sans mobilité du travail. Les pays européens sont hypocrites quant à leur « crainte » sur la migration en prétextant la situation économique ou en discriminant les migrants par rapport à leur culture. Quid des capitalistes qui vont déplacer leur production dans ces mêmes pays afin de tirer un maximum de profits sur les bas salaires ?
Cette image du migrant qui « prend notre travail » est totalement erronée. Ce sont les patrons (et le gouvernement) qui suppriment nos emplois par milliers, tout en profitant de la précarité des travailleurs immigrés pour qu’ils acceptent les « sales boulots » que beaucoup refusent. C’est bien par une lutte collective de tous les travailleurs pour l’amélioration des conditions de travail que cette mise en concurrence des travailleurs entre eux doit être combattue.
Pour un accueil digne et décent des migrants
Nous devons nous unir en tant que travailleurs et exiger des moyens pour accueillir les migrants dans des conditions dignes et décentes. Il faut pour cela lutter contre toutes les lois anti-migratoires et les mesures prises pour allonger et complexifier les délais de régularisation, qui entraînent des conditions de vie et de travail inhumaines. Comme à chacun, il leur faut un logement, un boulot et la régularisation de leur situation.
Nous devons également soutenir les luttes des travailleurs et des populations dans ces pays-là, qui se soulèvent contre le joug impérialiste et/ou leur classe dirigeante oppressive. C’est en étant unis internationalement en tant que classe que nous pourrons construire un monde socialiste où il fait bon vivre pour tous !
Par Dilan Kafkas, article paru dans l’Egalité n°206