Pas une voix pour Le Pen ! Face à Macron-Le Pen, Organisons-nous ! Pour un nouveau parti des travailleurs et de la jeunesse!

Manif contre l'extrème droite à Paris le 16 avril 2022

Plus de 7,7 millions de voix, 650 000 de plus qu’en 2017 ! Le très bon score de Mélenchon, candidat pour la France insoumise/Union Populaire, est un vrai encouragement. Il est largement en tête parmi les jeunes (plus de 32 % chez les 18-34 ans), parmi les travailleurs, dans les banlieues ouvrières des grandes villes (49 % en Seine-Saint-Denis)… Il est en tête (et souvent en hausse par rapport à 2017) à Lille, Toulouse, Montpellier, Le Havre, Rouen, Amiens, Mulhouse, Nantes, Rennes, Grenoble… Il s’est fait l’écho de l’oppression et de l’exploitation que subissent les populations en Guyane, aux Antilles, etc. – 56 % en Guadeloupe par exemple !

Sur les deux dernières semaines de campagne, des milliers de jeunes ont afflué aux meetings, tandis que dans les porte-à-portes, l’accueil était de plus en plus enthousiaste. L’aspect très militant de la campagne a permis de modifier complètement le débat politique en le faisant porter sur les préoccupations de larges couches de la population, avec des mesures comme : augmentation du SMIC à 1400 euros, refus de la retraite à 65 ans et retour à la retraite à 60 ans, défense des services publics, refus du racisme, planification écologique de l’économie…

Même si beaucoup peuvent ressentir une déception de n’avoir pas réussi à aller au 2nd tour, le score réalisé doit être pris comme un véritable encouragement pour les luttes à venir. Comme l’a dit Mélenchon : « une force est constituée ».

Pas une voix pour Le Pen !

Au second tour, nous sommes à nouveau confrontés à un faux choix entre Macron/Le Pen. En 2017, elle n’avait servi qu’à faire gagner Macron et elle ne représente pas une alternative à celui-ci. Nous sommes une très large majorité à refuser leurs politiques, qui servent toutes les deux les intérêts des ultra-riches, des banquiers… Le Pen, c’est la promesse de la même politique que Macron avec en plus le racisme et un pouvoir ultra-autoritaire.

Le Pen a axé en partie sa campagne sur le « pouvoir d’achat », mais c’est une vaste arnaque. Sur les salaires, elle dit être pour augmenter de « 10 % les salaires jusqu’à 3 SMIC » mais en échange de la suppression des cotisations patronales, ce qui veut dire autant d’argent en moins pour la Santé, la protection sociale… Ces cotisations représentent 25 à 42 % du salaire brut. Donc sa proposition, c’est d’augmenter d’au moins 15 % les profits des patrons sur notre dos ! Sur la retraite, elle ment aussi en disant défendre la retraite à 60 ans : en fait elle défend un âge « entre 60 [mais pour ceux qui ont travaillé avant leurs 20 ans] et 67 ans » et « dans la réalité budgétaire » : donc le même argument que la droite.

D’ailleurs elle parle de « réserver [la retraite ou] les aides sociales aux Français ». Autrement dit, son projet est bien raciste, et il a un objectif : permettre la sur-exploitation de toute une partie des travailleurs-ses et les priver de leurs droits. Alors que nos retraites ou nos allocations sont le fruit du travail de toutes et tous ! Tout son programme vise ainsi à diviser les travailleurs et la population pour protéger les intérêts des grands patrons et des ultra-riches. Elle est même pour supprimer le droit de grève dans certains services publics : tout pour empêcher les travailleurs de se défendre.

Elle veut accentuer toutes les discriminations. Elle est pour interdire « le port du voile dans l’espace public », ce qui est non seulement raciste, mais aussi contraire à la Constitution (puisque la laïcité, ça veut dire que l’État ne reconnaît aucun vêtement comme religieux : aux yeux de l’État, une soutane de curé et une robe, c’est pareil).

C’est pourquoi aucune voix ne doit aller à Le Pen ! Certains voteront Macron pour s’opposer à elle, d’autres vont s’abstenir ou voter blanc/nul. La question du vote Macron ne se posera que face au risque réel que Le Pen passe devant. Mais ce qui est sur, c’est que le danger de l’extrême droite se combat par une mobilisation de masse, aussi bien contre les Le Pen, Zemmour etc. que contre les politiques qui fabriquent la misère et qui sont menées par Macron, la droite ou le PS.

Macron n’est pas renforcé

Macron, que les médias capitalistes annonçaient grand gagnant avec parfois 10 % au dessus de Mélenchon, a finalement réalisé 27,8 %. Avec un électorat se situant dans les couches les plus âgées de la population, il a récupéré une grande partie de l’électorat de la droite « traditionnelle ». Malgré cela, il ne remporte que 1,1 million de voix de plus qu’en 2017. Pour cause : le « président des riches » a cassé nos services publics et précarisé nos emplois, rendu l’impôt encore plus inégalitaire en donnant toujours plus d’argent aux plus riches (impôt sur les sociétés passé de 33,5 % à 25 %, soit 8,5 % de plus dans les poches des capitalistes/actionnaires), attaqué le droit du travail et nos droits démocratiques avec l’état d’urgence sanitaire,… et il nous promet un second mandat sur la même lancée.

Il y a l’âge de la retraite qu’il veut mettre à 64 ou 65 ans : autant d’années durant lesquelles les emplois ne seront pas libérés pour les jeunes ! Il y a la privatisation continue de l’Éducation, la hausse des frais d’inscription à l’Université. Il veut forcer les gens au RSA à accepter n’importe quel boulot, si pourri soit-il alors qu’il y a besoin de vrais emplois.

Macron n’est pas sûr de réussir facilement à battre Le Pen, tant sa politique est massivement rejetée. Une partie des électeurs sont même prêts à voter pour elle contre Macron, mais c’est se tirer une balle dans le pied. Macron sent qu’il marche sur des œufs et est en pleine hésitation, comme par exemple sur les retraites : « je suis prêt à bouger. (…) J’ai entendu l’angoisse des gens. » (tout en disant : « Dès la réforme passée durant le quinquennat, on va décaler l’âge légal de 4 mois chaque année »). Car Macron reste le candidat des ultra-riches et son mandat est de faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes tout en maintenant les profits des capitalistes les plus élevés possible.

Montrer qu’on ne laissera pas Macron continuer la boucherie sociale

La Gauche Révolutionnaire dit : les syndicats, la FI/UP et les partis de gauche – les organisations du mouvement ouvrier, doivent préparer une grève d’avertissement dès le mois de mai contre Macron pour bien montrer qu’on ne laissera pas passer sa politique. Une telle journée de grève massive et combative, sera l’expression de la force des travailleurs, des jeunes et de leurs organisations, ce sera la suite des 7,7 millions de voix pour le programme défendu par Mélenchon (de meilleurs salaires, des emplois, de vrais services publics…) mais également avec toutes celles et ceux qui soit ont voté pour quelqu’un d’autre ou n’ont pas voté, c’est à dire une mobilisation bien plus forte que les scores de Le Pen et Macron. Une telle journée de grève générale massive serait encore plus à l’ordre du jour si malheureusement, Le Pen devait passer.

Il n’a manqué que 420 000 voix c’est à dire un tiers seulement des voix réunies par le PCF, le NPA et LO pour que Mélenchon soit au 2nd tour. C’est une erreur de ne pas avoir soutenu la possibilité de mettre une claque aux défenseurs des capitalistes en imposant un débat avec Mélenchon au second tour. Néanmoins l’élection a montré que le potentiel est énorme pour une opposition de masse aux politiques pro-capitalistes.

Le besoin d’un nouveau parti de lutte des travailleurs et de la jeunesse

Notre camp est fort de ces 7,7 millions de voix. Des millions de personnes peuvent continuer à reprendre confiance si l’Union Populaire offre une vraie possibilité d’être un outil pour changer la société. C’est un débat qu’il faut ouvrir, dès maintenant : il est fondamental autant pour les luttes à venir que pour les élections législatives.

La possibilité de construire un parti large des travailleurs, de la jeunesse, un parti de lutte et de masse contre le capitalisme, un parti démocratique, militant, est réelle. Plus qu’une force politique : il nous faut un parti qui lutte contre le capitalisme, pour le remplacer par le socialisme, où l’économie sera en propriété publique, sous le contrôle démocratique des travailleurs, pour la satisfaction des besoins de toutes et tous. La construction d’un tel parti s’adressant prioritairement aux travailleurs et à la jeunesse, avec les dizaines de milliers de militants qui se sont servis du vote Mélenchon et se sont investis dans la campagne, devrait être mis en discussion par l’Union Populaire.

C’est d’autant plus fondamental que la situation va continuer à se tendre : d’un côté, les multinationales qui engrangent des centaines de milliards de profits sur notre dos (les 40 plus grosses entreprises cotées en bourse en France ont réalisé 160 milliards d’euros de profits en 2021 alors que les travailleurs sont sous-payés), la guerre en Ukraine, l’inflation qui va continuer, on va au devant de nouveaux moments de crise et de conflit de classe.

C’est donc le moment de s’organiser car les révoltes ne vont pas manquer à l’ordre du jour dans la prochain période. Nous devons être de plus en plus nombreux-ses à défendre un programme transitoire vers une société socialiste, égalitaire, fraternelle et libre, débarrassée du capitalisme, avec à sa tête un gouvernement démocratique des travailleur-ses. Pour atteindre cela, il faudra une révolution socialiste de masse, en France, en Europe et dans le monde. Alors rejoins-nous pour lutter avec nous pour cela !