Non à une indemnisation du chômage au rabais ! Soutenons les chômeurs, les précaires et les intermittents du spectacle !

Depuis le début de l’année, comme tout les 2 ou 3 ans, les organisations patronales et les syndicats se retrouvent afin de négocier les règles d’indemnisation des chômeurs ; critères d’ouverture de droits, montants et durée des indemnités, etc. La dernière réunion de « négociation » devait avoir lieu le 13 mars dernier. Mais les organisations patronales ont préféré reporter cette réunion au 20 mars – peut-être à cause de la mobilisation des intermittents et des chômeurs ainsi qu’à cause de la journée de grève interprofessionnelle et de manifestations du 18 mars.
Qu’à cela ne tienne, les organisations de chômeurs et des intermittents ont décidé de maintenir leur action du 13/03 et de se retrouver le 20/03 pour maintenir la pression et créer le rapport de force suffisant pour faire reculer les patronat et empêcher que certaines organisations syndicales soient tentées de signer une convention UNEDIC au rabais.
Prenant prétexte de l’accroissement du chômage, du déficit chronique (4,8 milliards d’euros en 2013) et de la dette de l’UNEDIC (18,6 milliards en 2013 – 22,1 milliards d’euros prévus en 2014), le MEDEF, la CGPME et l’UPA veulent imposer une véritable cure d’austérité aux premières victimes de la crise du capitalisme.
Les propositions que les différentes organisations patronales emmenées par le MEDEF sont inacceptables. Si elles étaient validées, cela marquerait un nouveau recul important pour le droit à être indemnisé :
modulation à la baisse du montant et de la durée des droits en cas de baisse du taux de chômage, de même qu’un passage du seuil d’ouverture de droits de 4 à 6 mois : ce qui est une forme de dégressivité de l’indemnisation en fonction des aléas de l’économie dont le patronat est responsable.
relèvement de 50 à 55 ans du seuil permettant l’allongement des droits des seniors, particulièrement touchés par le chômage ;
suppression de la carence de 75 jours appliquée en cas d’indemnité supra-légale dans le cadre de licenciements ou de rupture conventionnelle : ce qui pourrait allonger le délai de carence.
suppression du régime spécifique des intérimaires, faisant baisser de 20% leur indemnisation ;
suppression du régime des intermittents du spectacle, malgré la grande précarité de leurs parcours professionnels.

Les organisations patronales veulent ainsi imposer un régime (économique) drastique à l’UNEDIC. Avec la complicité des différents gouvernements qui se sont succédé depuis 25 ans et de certaines directions d’organisations syndicales empressées à signer n’importe quelle convention UNEDIC ou accord, comme l’ANI de 2013 qui facilite les licenciements et le chantage à la baisse des salaires, pourtant, le patronat et les capitalistes sont les premiers responsables de la situation de l’UNEDIC :

D’abord par les licenciements massifs qui ont lieu partout en France.
Mais aussi par leur volonté de dérégulé le droit du travail et de précarisés toujours plus les salariés.
Ensuite par la politique de stagnation ou de baisse des salaires

Ces éléments entrainent nécessairement une baisse des recettes de l’UNEDIC, comme des autres branches de la protection sociale. Sans compter :

Le montant des diverses exonérations
leur refus d’augmenter les cotisations sociales, en particulier la part qui est versée directement par le patronat;
la politique d’emprunt auprès de banques privées pour renflouer les caisses menées depuis des années (une part de nos cotisations sert à payer les intérêts des emprunts) ;
la politique d’aide à l’embauche sur les fonds de l’UNEDIC (AFPR, POE) menée en pure perte et la fraude des patrons aux cotisations sociale ;

En voulant faire payer les premières victimes de la politique patronale et gouvernementale, c’est une véritable double peine que le patronat veut imposer aux chômeurs, aux précaires – quel que soit leur statut – et aux intermittents.

Mais que l’on ne si trompe pas, la suppression des annexes de la convention qui déterminent les indemnités spécifiques des intermittents et des intérimaires est une étape supplémentaire dans la destruction de l’indemnisation du chômage dont l’objectif final pourrait bien être d’arriver à une indemnité forfaitaire (misérable) comme en Grande-Bretagne et à la libéralisation de l’indemnisation du chômage en « refilant » le marché aux banques et assurances privés dans le cadre d’un système individuel de capitalisation (pour celles et ceux qui auront les revenus suffisants pour pouvoir se payer une assurance chômage). Le budget de l’UNEDIC c’est effectivement plus de 30 milliards d’euros sur lesquels les banquiers et les assureurs lorgnent depuis longtemps.

La négociation de la convention UNEDIC est donc à replacer dans le cadre de toutes les attaques des capitalistes et des gouvernements contre les différentes branches de la protection sociale par répartition et solidaire fondé sur le salaire socialisé (cotisations sociale – part salariale et celle versée directement par les patrons appelé à tort cotisation patronale ou pire charge patronale !).

La Gauche révolutionnaire se bat pour :

L’indemnisation de tous les chômeurs (actuellement moins de 50% des personnes inscrites au chômage sont indemnisées) et une indemnisation qui permettent à chacun de vivre. L’arrêt du contrôle de recherche d’emploi et l’abolition des mesures de radiation-sanction et l’abolition des lois obligeant les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe qu’elles conditions salariales. Le chômage et ces lois servent aux capitalistes à mettre en compétition les travailleurs et les travailleuses avec ou sans emploi afin de faire une pression à la baisse des salaires de tous et limiter la combativité des salariés ;
L’arrêt des exonérations et des aides diverses aux entreprises qui représentent plus de 200 milliards d’euros par an en pure perte ;
L’abrogation des contrats précaires, et un véritable travail pour tous en CDI par l’échelle mobile du temps de travail : le partage du travail entre toutes et tous, par une diminution du temps de travail sans perte de salaire avec des embauches compensant intégralement la baisse du temps de travail
Stopper les licenciements par nos luttes et la nationalisation sous contrôle ouvrier, sans rachat ni compensation, des entreprises qui licencient