Dans les départements d’outre mer, les Antilles ou Mayotte, l’épidémie du Covid19 a montré violemment l’insuffisance des infrastructures et l’imprévoyance de l’État français. Des drames d’ampleur, sanitaires, alimentaires, étaient prévisibles.
La situation à Mayotte en est un exemple dramatique. C’est le 101ème département, le plus pauvre avec la Seine-Saint-Denis. Pour une population de presque 300 000 habitants, 84% vivent sous le seuil de pauvreté. Trois logements sur 10 n’ont pas l’eau potable. Plus de 5 000 personnes vivent dans des taudis. Les aides sociales, les allocations chômage sont très faibles. Et la moitié de la population, comorienne, n’y a pas droit. Certains vivent là pourtant depuis longtemps. Les sans-papiers sont expulsés vigoureusement (27 500 en 2019) sur ordre du gouvernement et de Macron.
L’État français a maintenu l’île dans un sous-développement flagrant. L’hôpital de Mamoudzou n’a que 16 lits de réanimation, peu de masques, (certains moisis !) ni de gel pour les soignants. Des aides sont venues fin mai seulement, avec les tests. Le confinement depuis mars est très difficile à supporter pour la population, pas par refus, mais parce qu’impossible de rester chez soi, sans eau pour se laver les mains ou ne pas pouvoir sortir pour acheter ses légumes et se nourrir. Ces conditions sanitaires sont épouvantables et se doublent d’une crise alimentaire. Au sortir du confinement, la situation sociale explosive ne pourra que s’amplifier. C’est le résultat de la misère engendrée par le capitalisme.