À la Martinique aussi, les élections législatives ont vu une poussée des candidats soutenus par la NUPES. Trois candidats soutenus par LFI ont été élus : Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, issus d’un nouveau parti indépendantiste appelé Peyi-A (Le Pays) et Johnny Hajjar du Parti Progressiste Martiniquais (fondé par Aimé Césaire) et Jiovanny William (sans étiquette soutenu par Peyi-A).
Il y a eu 55 candidats pour 4 circonscriptions, ce qui est le signe d’une situation de crise politique certaine. Si on ajoute à cela l’échec cuisant des partis traditionnels, même les anciens partis nationalistes (le PPM et Mouvement Indépendantiste Martiniquais) ont été désertés par les électeurs. Ils ont payé leur opportunisme, puisqu’aucun des sortants n’a été réélu.
Mais c’est un tableau en demi-teinte. La désignation des candidats NUPES a donné lieu à des oppositions et des dissidents du groupe LFI Martinique ont maintenu des candidats contre ceux investis de la NUPES.
Dans tous les cas l’étiquette « indépendantiste » ne peut être une garantie pour les travailleurs. Les Martiniquais ont besoin d’une politique indépendante des capitalistes et de ses serviteurs, qu’ils soient locaux ou en métropole. Suite aux luttes contre la vie chère, contre le passe sanitaire et les licenciements des personnels soignants, les travailleurs et jeunes martiniquais ont besoin d’une voix politique qui tourne le dos à l’opportunisme et à la corruption des élites auto-proclamées. C’est sur la base de leurs luttes qu’un parti des travailleurs et travailleuses devra être construit, et pas sur de simples alliances électorales de circonstance.
Par Virginie Prégny, article paru dans l’Egalité n°211