Que faire après la campagne militante de la FI/Nupes ?

Une nouvelle fois, avec 6,7 millions de voix aux législatives pour la Nupes, dont plus de la moitié pour la FI, le potentiel pour une autre politique s’est exprimé. Comment avoir une force de lutte contre Macron et le capitalisme ? Comment s’organiser ?

Soirée électoral de la France Insoumise du 19 juin 2022. Photo d’Antoine Stouls

Des élu-es de lutte qui portent nos revendications

Rachel Kéké, députée LFI femme de chambre syndicaliste, a déclaré : « Je porterai la voix des « sans-voix », tous ces métiers essentiels mal payés, méprisés, qui sont aujourd’hui dans les luttes pour être revalorisés… Aujourd’hui dans les magasins, tout coûte cher, on n’arrive plus à finir le mois. Nous, on propose le SMIC à 1500 € nets et surtout le blocage des prix ». C’est effectivement ce pourquoi les députés Nupes ont été élus par ces millions de voix. Et celles et ceux de la France insoumise en particulier ont été élus pour porter bruyamment et efficacement ces revendications et être de nouveaux député-es de gauche combative face à Macron et Le Pen.

Les députés devraient défendre ces revendications dès à présent dans un projet de loi « d’augmentation générale des salaires ». Et dans le même temps, ils devraient proposer aux travailleurs de ne pas attendre et de se mobiliser pour celles-ci, dans la rue et les entreprises, aux piquets de grève… Dans les circonscriptions, les militant-es devraient exiger cela de nos députés mais aussi les pousser à aller plus loin dans les revendications contre le capitalisme. Tout ça mettra Macron encore plus en difficulté, et démasquera le faux discours social du RN.

Structurer les collectifs militants pour avancer vers un nouveau parti pour le socialisme

Durant la campagne, de nouveaux collectifs militants se sont créés et nous avons vu beaucoup de nouveaux, qui ont fait leurs premières expériences politiques, ont appris à convaincre, confronter leurs idées, etc.

Il ne faut pas les laisser partir dans la nature mais aussi ceux qui ont voté, soutenu le programme pour la retraite à 60 ans, le Smic à 1500€… Comme le disait Alma Dufour, nouvelle députée de Seine-Maritime :

« il y a une volonté partagée de ne pas répéter l’expérience de 2017, quand les gens sont rentrés chez eux parce que le mouvement était structuré autour des élections… On sait que les batailles vont se jouer dans la rue, et dans le corps électoral, chez les jeunes et dans les quartiers populaires ».

Nous avons besoin de réunions, dès maintenant pour discuter des suites, se structurer en comités démocratiques à l’échelle locale, régionale et nationale et continuer d’agir ensemble. Nous devons exiger de la FI qu’elle finance les groupes locaux pour qu’ils puissent élaborer leurs matériels propres en fonction des luttes locales. Il y a une forte demande, légitime, des militants de plus de démocratie. Une meilleure structuration doit permettre d’élire nos représentants à tous les niveaux. Les groupes devraient se réunir régulièrement pour former les militants et permettre à chacun de discuter et élaborer la politique de la FI. Des « amphis » d’été et des AG de préparation de la rentrée vont avoir lieu, et c’est une très bonne chose et ça devrait avoir lieu partout. Localement une coordination doit aussi se mettre en place avec les groupes qui ont réellement construit la campagne de la NUPES, avec les mêmes objectifs d’appeler et soutenir les luttes et développer le programme.

Les capitalistes ont leur lobbys et partis pour défendre leurs intérêts… et nous ? La France insoumise a une responsabilité particulière pour permettre de lancer un nouveau parti qui lutte contre le capitalisme. Un tel parti permettra de discuter de comment en finir avec ce système pourri : d’un programme qui veut mettre en propriété publique les principaux secteurs de l’économie, gérés démocratiquement par les travailleurs et la population pour satisfaire les besoins. C’est-à-dire un programme pour le socialisme, l’alternative que des milliers de nouveaux militants peuvent commencer à défendre dans la période actuelle.

Article paru dans notre journal l’Egalité n°211